Immobilier : les propriétaires londoniens s’enrichissent à vue d’œil

Par latribune.fr  |   |  351  mots
Des programmes d'aide à l'achat immobilier font grimper les prix à Londres et dans le reste du pays. (Crédits : <small>DR</small>)
Avec la hausse des prix, la valeur du patrimoine des Londoniens a crû de…17% en moyenne sur un an !

Les propriétaires londoniens peuvent se réjouir : la valeur de leur patrimoine immobilier a en moyenne crû de plus de 60.000 livres en un an ! Soit une hausse de 17% à 459.000 livres, d'après l'Office nationale des statistiques britanniques. Londres tire clairement vers le haut les prix de l'immobilier au Royaume-Uni, puisque dans le reste du pays, la hausse moyenne constatée n'a été que de 4,7%.

Le gouverneur de la Banque d'Angleterre inquiet

Mais la flambée des prix des logements londoniens fait craindre le pire aux autorités britanniques. Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, s'est ainsi inquiété en personne du risque que cet emballement faisait peser sur la stabilité financière du pays.
Pour tenter de contenir cette envolée, l'OCDE a de son côté appelé à ce que des mesures soient prises pour "garantir le retour à un marché de l'immobilier équilibré".

Durcir le programme d'aide à l'achat

L'organisation recommande notamment un durcissement des critères d'attribution du programme gouvernemental d'aide à l'achat "Help to Buy". Mis en place en avril 2013 en Angleterre, il permet aux acheteurs de ne débourser que 5% de la valeur d'achat du bien (d'un prix maximum de 600.000 livres) qu'ils souhaitent acquérir.

Une demande qui excède largement l'offre

Mais si les prix à Londres ont tant crû par rapport au reste du Royaume-Uni, c'est avant tout parce que le nombre de logements actuellement en vente est loin d'être suffisant pour répondre à la demande. Pointant ce manque chronique de logements qui tire les prix à la hausse, nombre d'experts dont trois anciens ministres des Finances britanniques ont cependant admis que "Help to Buy" aggravait aussi la hausse des prix.

Le risque de remontée des taux

Or, avec la reprise économique qui se confirme au Royaume-Uni, l'OCDE s'attend à voir la Banque d'Angleterre élever les taux d'intérêts directeurs pour les porter à 1% l'année prochaine, ce qui alourdirait un peu plus les remboursements d'emprunts à taux variables qui représentent 52% des prêts britanniques. Le risque de voir à terme le nombre de propriétaires insolvables croître existe… et celui qu'une bulle immobilière éclate aussi.