Londres : l’argent sale alimente la hausse des prix de l'immobilier

Par latribune.fr  |   |  378  mots
Récemment, 150 milliards d'euros passés par des paradis fiscaux ont ensuite été investis dans l'immobilier en Grande-Bretagne
L'immobilier londonien pourrait en fait être devenu "un refuge pour l'argent sale du monde entier", selon le Financial Times,

Depuis plusieurs mois, les prix de l'immobilier grimpent très fortement à Londres, atteignant des niveaux stupéfiants : ils ont augmenté de 26% sur un an selon Nationwide, le plus important pourvoyeur de prêts au Royaume-Uni, et sont désormais 20% au-dessus de leur plus haut niveau d'avant la crise de 2008.

En partie alimentée par les investisseurs étrangers - ils achètent 70% des appartements nouvellement construits dans le centre-ville -, la forte hausse des prix à Londres a fait craindre ces derniers mois la formation d'une bulle immobilière. Par ailleurs, l'afflux d'investissements non-résidents risque de transformer les habitations londoniennes en simples lieux d'investissements inoccupés.

Londres, un refuge pour l'argent sale

Mais il y a pire... Selon le Financial Times (FT), l'immobilier londonien pourrait en fait être devenu "un refuge pour l'argent sale du monde entier". Le quotidien économique de référence a identifié plus de...150 milliards d'euros passés par des paradis fiscaux avant d'être investis dans ce secteur en Grande-Bretagne. Cette découverte résulte de l'analyse des registres de propriétés foncières.

Le FT avance ainsi que près des deux tiers des 91.248 compagnies étrangères possédant de l'immobilier en Angleterre et au Pays de Galles détiennent des biens dans le grand Londres. Or la même proportion de ces firmes sont détenues par des structures basées dans les paradis fiscaux à l'étranger, notamment les îles Vierges et les îles anglo-normandes (Jersey, Guernesey), précise le quotidien économique britannique.

Des mesures pour limiter les ardeurs

Peut-être que cet engouement soudain des structures basées dans les paradis fiscaux pour l'immobilier londonien s'estompera avec la mise en place - annoncée par le ministre des Finances George Osborne - d'un nouvel impôt sur les plus-values pour les non résidents à partir d'avril 2015.

Cette nouvelle taxe vise à limiter la flambée des prix qui préoccupe en plus haut lieu, que ce soit du côté la Banque d'Angleterre, du FMI ou de l'OCDE. Cette dernière recommande également un durcissement des critères d'attribution du programme gouvernemental d'aide à l'achat "Help to Buy", qui permet aux acheteurs de ne débourser que 5% de la valeur d'achat du bien (d'un prix maximum de 600.000 livres) qu'ils souhaitent acquérir.