Impôts : haro sur les niches fiscales dès 2011, les hausses 2010 des impôts locaux, ville par ville

Par latribune.fr  |   |  817  mots
Les déclarations de revenus partent au courrier à partir de mardi 20 avril. Les niches fiscales seront remises à plat dès 2011, a annoncé le ministre du Budget François Baroin. Du côté des impôts locaux, la note restera salée en 2010 après la hausse record de 2009, avec de très fortes disparités selon les villes.

Les déclarations de revenus seront envoyées à partir de mardi 20 avril - et jusqu'au 5 mai - à 36,2 millions de foyers qui devront les retourner avant le 31 mai à minuit, ceux qui déclarent par Internet disposant de quelques jours de plus, a annoncé le ministre du Budget, François Baroin.

Les contribuables qui préfèrent déclarer leurs revenus sur Internet devront le faire avant le 10 juin minuit s'ils habitent dans les départements 1 à 19, le 17 juin minuit pour les départements 20 à 49 et le 24 juin minuit pour les départements 50 à 974. Ceux qui résident à l'étranger auront jusqu'au 30 juin minuit pour ceux qui habitent en Europe, dans les pays du littoral méditerranéen, en Amérique du Nord ou en Afrique, et jusqu'au 15 juillet minuit pour ceux qui habitent en Amérique centrale et du Sud, en Asie, en Océanie ou dans les autres pays.

En 2009, l'impôt sur le revenu a rapporté 55 milliards d'euros à l'Etat. Sur les 36,2 millions de foyers fiscaux, moins de la moitié (15,7 millions) l'ont payé l'an dernier.

Pour vous renseigner sur les nouvelles tranches d'imposition, les niches fiscales et lire tous les conseils pour alléger la note, consutez notre dossier complet.

Les niches fiscales remises à plat en 2011

Par ailleurs, sachez que les niches fiscales seront remises à plat dès 2011. Ce lundi, François Baroin, a annoncé qu'il entendait réduire leur montant d'au moins 4 milliards dans le budget 2011. Et le sujet est "prioritaire" pour le gouvernement.

Toutefois, les niches fiscales qui ont démontré leur efficacité économique perdureront. "Nous allons essayer d'être pertinents et efficaces, avec le maintien des dépenses fiscales qui ont une réalité économique et un impact sur l'emploi", a indiqué le ministre.

Sur les 4 milliards de réduction de niches annoncés, 2 milliards sont prévus par an sur les trois prochaines années pour répondre aux engagements pris au niveau européen pour la réduction des déficits publics. Deux milliards supplémentaires sont prévus au titre de la compensation de la taxe carbone, dont l'entrée en vigueur prévue au 1er juillet 2010 a été reportée sine die.

Le ministre du Budget vise toutefois un "objectif plus élevé" encore: "tout ce qu'on peut faire dès cette année et qui n'altère pas l'efficacité de la dépense fiscale à vocation économique, mais qui nous permet enfin d'être dans une logique de toilettage profond de nos dépenses fiscales", a-t-il expliqué. Aucun arbitrage n'a été rendu pour l'instant par le gouvernement ou l'Elysée, selon lui.

Au fil des ans, l'Etat a empilé déductions, exonérations, abattements ou réductions d'impôts avec l'objectif d'aider certaines catégories sociales ou certains secteurs. Ces dispositifs, près de 470 au total, représentent en 2010 un manque à gagner pour l'Etat de 75 milliards d'euros. Les mesures les plus coûteuses sont le taux de la taxe à la valeur ajoutée (TVA) à 5,5% pour les travaux dans les logements (5,15 milliards), le crédit d'impôt recherche (4 milliards), la prime pour l'emploi (3,2 milliards) ou encore la TVA à 5,5% dans la restauration (3 milliards).

Les parlementaires ont instauré en 2008 un plafonnement général et uniforme des niches fiscales, puis l'ont renforcé dans le budget 2010: le total des réductions d'impôt ne peut désormais excéder 20.000 euros, plus 8% du revenu imposable.

Impôts locaux : 2,8% d'augmentation prévu en 2010

Selon une analyse du Forum pour la gestion des villes publiée par les Echos ce lundi, les impôts locaux (taxe d'habitation et taxe foncières réunis) augmenteront globalement de 2,8%. 

C'est moins qu'en 2009 (5,4% de hausse), mais cela aura tout de même un impact sur les finances ménages. Dans son étude, le Forum pour la gestion des villes a analysé les taux de fiscalité 2010 votés dans 41 grandes villes de plus de 100.000 habitants.

Concernant la taxe d'habitation, c'est la ville de Strasbourg qui détient la palme de la plus forte hausse: 9,3%. Viennent ensuite Paris (9,3%), Montreuil (8,7%), Saint-Denis (8%), Rennes (6,9%), Rouen (6,6%), Perpignan (6,3%).

Argenteuil se distingue en diminuant sa taxe d'habitation (-0,3%). Parmi les villes à augmenter leur taxe d'habitation de 2% à 6% figurent Toulouse (4,5%), Brest (4,1%), Toulon (4%), Saint-Etienne (3,7%), Marseille (2,8%), Metz (2,8%), Limoges (2,7%), Dijon (2,7%), Nancy (2,4%), Le Mans (2,4%), Tours (2,3%), Clermont-Ferrand (2,2%), Besançon (2%), Bordeaux (2%),  Montpellier (2%), Nantes (2%). Pour les autres grandes villes, l'augmentation s'établit entre 1% et 2%.

Les hausses sont également conséquentes pour la taxe pour le foncier bâti. Les hausses de plus de 4% concernent Argenteuil (7,9%), Saint-Denis (7,9%), Rennes (6,4%), Perpignan (6%), Saint-Paul-de-la-Réunion (5,9%), Rouen (5,4%), Brest (4,5%), Toulouse (4,3%) et Toulon (4,2%).

La hausse la moins importante est de 1,2% : elle concerne les villes d'Aix-en-Provence, Amiens, Angers, Boulogne-Billancourt, Caen, Grenoble, Lille, Lyon, Nice, Nîmes, Reims, Saint-Denis-de-la-Réunion, Villeurbanne.

A noter qu'à partir de 2011, la taxe foncière sera perçue par les communes et regroupements de communes uniquement, et non plus par les départements. Ces derniers récupèreront en revanche la part de la taxe sur le foncier bâti perçue actuellement par les régions.