Réforme des retraites : la solution que préfère l'Elysée

Par latribune.fr  |   |  542  mots
Le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, a privilégié ce dimanche l'idée de l'allongement de la durée de cotisation pour assurer l'avenir financier des retraites. Les syndicats souhaiteraient pour leur part chercher de nouveaux financements.

Le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, a - à son tour -  laissé entendre ce  dimanche que l'allongement de la durée de cotisation effective était le levier privilégié par l'Etat pour assurer l'avenir des retraites.

Comme le ministre du Travail, Xavier Darcos mardi dernier, Claude Guéant a écarté deux autres pistes, la hausse des cotisations et la baisse des pensions, pour redresser les comptes des retraites à l'occasion de la réforme prévue cette année. Augmenter les prélèvements, "c'est très difficilement envisageable parce que ça signifie [...] encore une dégradation de la compétitivité de la France", a-t-il dit lors de l'émission Le Grand Rendez-vous Europe 1-Le Parisien. Baisser les retraites ? "Les Français y sont peu préparés". Reste donc la possibilité d'"augmenter la durée de cotisation comme d'autres pays l'ont fait", a-t-il ajouté.

La durée de cotisation pour une retraite complète est fixée, à partir de 2012, à 41 ans, et l'âge légal de la retraite à 60 ans. Le ministère du Travail a tenu cette semaine à souligner que l'allongement de la durée de cotisation effective ne passerait pas nécessairement par un relèvement du nombre d'années pour une retraite complète ou de l'âge légal.

Déficit de 14,5 milliards prévu en 2013

Claude Guéant a souligné qu'"aucun choix n'est fait a priori" et que "le choix sera fait en concertation avec les partenaires sociaux". Mais, a-t-il souligné, "les Français, chaque année, voient leur espérance de vie, depuis 50 ans, augmenter de trois mois". "Ca crée évidemment des besoins de financement supplémentaires". Le déficit de la branche vieillesse (retraites) du régime général de la Sécurité sociale est prévu à 10,7 milliards d'euros cette année, après 8,2 milliards en 2009, et atteindrait 14,5 milliards en 2013, selon les prévisions du gouvernement.

Le président Nicolas Sarkozy a donné rendez-vous le 15 février aux partenaires sociaux pour fixer l'agenda social, dont la réforme des retraites sera l'un des principaux sujets.

L'organisation patronale Medef propose depuis des années de relever l'âge légal de départ à la retraite, afin que les Français travaillent plus longtemps.

Pour les syndicats : modidier l'assiette des recettes

Les syndicats jugent pour leur part que le redressement des comptes des retraites passera par de nouveaux financements. La CGT propose ainsi "un élargissement de l'assiette de cotisation à tous les revenus du travail, aux revenus financiers des entreprises, ainsi qu'une modulation de l'assiette de cotisation en fonction notamment du ratio valeur ajoutée/masse salariale", expliquait vendredi le syndicat dans un communiqué.

Force ouvrière met en garde le gouvernement contre la tentation de mettre "un coup sur la tête des salariés" et veut jouer sur le financement, tandis que la CFTC propose explicitement une hausse de la Contribution sociale généralisée (CSG).

Le numéro un de la CFDT, François Chérèque, a déclaré pour sa part vendredi que "si on veut bâcler les choses et sanctionner les salariés en déplaçant l'âge de départ à la retraite, la CFDT n'acceptera pas cette démarche".