Retraite à 62 voire 65 ans : le gouvernement juge inévitable de repousser l'âge légal

Par latribune.fr  |   |  528  mots
Le ministre du Travail, Eric Woerth, estime qu'il faut agir sur l'âge légal de départ à la retraite pour "résoudre les difficultés de nos régimes". Mais "aucune décision n'a encore été prise sur le niveau auquel il faudrait porter l'âge légal".

Relever l'âge légal de départ à la retraite est inévitable. Après plusieurs dirigeants de l'UMP, c'est Eric Woerth qui enfonce le clou ce mardi. "L'augmentation de la durée de cotisation est actée jusqu'en 2020 par la loi de 2003. Si on veut résoudre les difficultés de nos régimes d'ici à cette date et augmenter la durée d'activité dans les prochaines années, il faut donc agir également sur l'âge légal de départ à la retraite", a-t-il indiqué.

"C'est une option logique pour le gouvernement", a ajouté le ministre du Travail dans un entretien publié par le site Internet de Paris-Match. Mais "aucune décision n'a encore été prise sur le niveau auquel il faudrait porter l'âge légal".

Cette position rejoint celle du parti de la majorité, qui a présenté ce mardi ses propositions sur les retraites lors d'une convention nationale à l'Assemblée nationale, deux jours avant une nouvelle journée de mobilisation syndicale.

"A l'UMP, on pense qu'il va falloir travailler plus, plus longtemps", a déclaré la secrétaire nationale de l'UMP en charge des retraites, Nathalie Kosciusko-Morizet, sur Canal+. "La seule porte fermée, c'est de baisser le niveau des pensions", a ajouté la secrétaire d'Etat.

"Relever l'âge légal de la retraite est inévitable à condition de mettre en place la reconnaissance de la pénibilité" et d'améliorer le taux d'emploi des seniors, ajoute le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, dans Le Parisien. A ses yeux, "il n'y a pas de partie de cache-cache" entre les partenaires sociaux et le gouvernement et "l'attitude du Parti socialiste est totalement irresponsable" quand il refuse de toucher à l'âge légal.

62 VOIRE 65 ANS ?

"Les décisions ne sont pas prises", a de nouveau souligné sur France Info le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel mais dimanche, le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, a affirmé que "forcément", on s'orientait "plus ou moins" vers une augmentation de l'âge de la retraite.

De plus, "à titre personnel", Arnaud Robinet, chargé des retraites à l'UMP, déclare mardi que "62 ans (lui) semble un minimum". Dans Les Echos, il ajoute que "65 ans est dans le domaine du possible si on se place à l'horizon 2030".

Ni Xavier Bertrand ni Nathalie Kosciusko-Morizet ne se prononcent sur le niveau de l'âge légal à venir. Pour renforcer l'emploi des seniors, l'ancien ministre du Travail évoque plusieurs pistes comme le temps partiel en fin de carrière, compensé financièrement, ou la suppression des cotisations chômage patronales et salariales pour les embauches de seniors.

Pour l'UMP, la capitalisation "ne doit pas être taboue". "Il faut donner le choix aux Français de mieux gérer leur épargne-retraite dans les entreprises", estime Xavier Bertrand. Au chapitre financement, le gouvernement a annoncé la création d'une cotisation des hauts revenus sans donner plus de précisions.

L'UMP parle de son côté d'une contribution sociale sur les stock-options et les retraites chapeaux, d'une hausse des contributions sur les dividendes et les valeurs immobilières et juge qu'il faut creuser l'idée d'une cotisation spéciale sur les revenus financiers des entreprises.