Une étude classe le système de santé français en 15e position "seulement"

Par Jean-Yves Paillé  |   |  328  mots
La France pâtit des décès liés aux effets indésirables des traitements médicaux. Elle enregistre également de mauvais résultats en ce qui concerne les infections respiratoires aiguës, ou encore les leucémies.
La revue médicale britannique The Lancet a évalué la performance de 195 pays, en se basant sur les taux de mortalité de 32 maladies pour lesquelles les décès pourraient en théorie être évités, à condition d'un accès rapide à des soins efficaces.

Quel pays dispose du système de santé le plus efficace ? La revue scientifique britannique The Lancet s'est attachée à répondre à cette question en publiant une étude qui établit un indice de qualité basé sur la mortalité liée à 32 maladies. Un taux de mortalité qui pourrait être diminué, voire évité, avec l'accès optimal des patients à des soins efficaces, ou encore une meilleure prévention.

L'étude a analysé les données de 195 pays entre 1990 et 2015. Résultat : l'Andorre est le pays avec le système de santé le plus efficace avec une note de 95 sur 100, tandis que la République Centrafrique est dernière (29/100). Notée 88, La France se classe quant à elle à la 15e position. "Seulement", pourrait-on dire, puisque que l'OMS jugeait en 2000 que la France disposait du meilleur système de santé au monde...

De mauvais résultats dans plusieurs pathologies

La France pâtit des décès liés aux effets indésirables des traitements médicaux (avec une note de 62 sur 100). Elle enregistre également de mauvais résultats en ce qui concerne les infections respiratoires aiguës, ou encore les leucémies (64). Mais elle fait partie du top dix - voire du top 5 - des pays les plus performants dans d'autres pathologies: les maladies respiratoires chroniques (98), les maladies du rein (92), et enregistre une mortalité liée au cancer de l'utérus et aux maladies cardiovasculaires limitée.

Fin 2016, l'OCDE expliquait dans son Panorama santé 2016, que la France jouissait d'une des plus importantes espérances de vie (82,8 ans) au monde, et vantait ses performances médicales dans le cancer et les maladies du cœur. Mais l'Hexagone a du mal à se doter d'une vraie politique de prévention, qui pourrait par exemple permettre de détecter certaines maladies plus tôt, afin de mieux les soigner, voire de les éviter. En 2014, l'OCDE chiffrait à 2 % les dépenses de santé de la France dédiée à la prévention, contre 3 % pour le reste de l'Europe