La retraite confrontée au réalisme financier

Par Valérie Segond  |   |  442  mots
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Selon une étude de HSBC Assurances, les futurs retraités, notamment français, s'inquiètent sur le niveau de vie qu'ils auront.

Si les citoyens du monde associent le moment de la retraite à un sentiment de liberté, à la joie et à la satisfaction, un certain réalisme venant, les quinquas sentent aujourd'hui qu'ils seront moins riches, jusqu'à devoir faire face à des difficultés financières. En particulier si, avec l'âge, leur état de santé se dégrade. C'est une représentation assez voisine qui ressort de la sixième édition de « l'avenir des retraites », commandée par la branche assurances de la banque HSBC. Même si dans les pays riches où les systèmes de retraite par répartition restent extrêmement généreux, par exemple en France, les citoyens ont compris que cet âge d'or ne saurait durer. Avec des pensions publiques destinées à être moins généreuses, la situation des futurs retraités sera moins bonne que celle de leurs parents, une conviction particulièrement répandue chez les femmes quinquagénaires (64 %). Tandis que dans les pays où la retraite dépend de l'épargne, donc de la croissance, comme en Chine, les futurs retraités pensent que leur situation sera meilleure que celle des retraités actuels.

Mais ce qui frappe dans cette étude, c'est la réponse à la question : quelle sera la source de vos revenus à l'âge de la retraite ? 19 % des sondés répondent « je ne sais pas », et 16 % seulement pensent que l'essentiel de leurs revenus viendra des pensions publiques (22 % en France). Les citoyens du monde sont donc conscients que leur niveau de vie de retraité dépendra d'un panachage des autres revenus, en particulier ceux de leur patrimoine financier et/ou immobilier, des salaires pour ceux qui auront encore un emploi rémunéré, des pensions de retraite à prestations ou à cotisations définies, de l'héritage et, plus marginalement, du soutien des enfants.

Pensions insuffisantes

En France, singulièrement, si la méconnaissance de l'origine des revenus futurs de la retraite est encore plus marquée (38 % des sondés ne savent pas quel sera leur principale source de revenus, soit le double qu'ailleurs), si 53 % sont convaincus que les pensions publiques seront insuffisantes, et si 68 % se disent « un peu » ou « très » inquiets de ne pouvoir faire face financièrement, 5 % seulement pensent compter sur l'épargne personnelle. Un chiffre étonnant quand on sait le succès de l'assurance-vie ici où les ménages épargnent plus de 16 % de leurs revenus disponibles. « Ce fossé entre leur inquiétude et leur impréparation annonce sans doute des temps difficiles pour les futurs retraités français », dit Jean-Pierre Wiedmer, directeur général des Assurances pour l'Europe continentale chez HSBC. D'autant qu'ils ne comptent pas sur leurs enfants.