L'impôt sur les riches au Royaume-Uni fait aussi polémique

Par Eric Albert  |   |  250  mots
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Cachez cet impôt que je ne saurais voir... Une vingtaine d'économistes britanniques de renom - dont deux anciens membres du comité monétaire de la Banque d'Angleterre - appellent le gouvernement britannique à supprimer le taux d'imposition sur les plus riches, actuellement à 50 %. « Ce taux endommage l'économie britannique pour longtemps, écrivent-ils dans une lettre au « Financial Times ». (Cela rend le Royaume-Uni) moins compétitif internationalement. »

Le taux de 50 %, l'un des plus hauts dans le monde occidental, a été introduit dans l'urgence, début 2010, par le gouvernement précédent. Il s'applique aux revenus de plus de 170.000 euros par an et seul 1 % de la population le paie. Selon les prévisions - sans doute optimistes - du gouvernement d'alors, il devrait rapporter 3,5 milliards d'euros cette année fiscale (2011-2012).

À quelques mois des élections de 2010, la mesure était politiquement transparente. Mais pour les mêmes raisons politiques, le gouvernement de David Cameron est très ennuyé par ce symbole encombrant. Son slogan n'est-il pas, face à l'austérité : « Nous y sommes tous ensemble » ? Le chancelier de l'Échiquier, George Osborne, riche héritier d'un empire de tapisseries, n'est guère bien placé pour en parler. David Cameron, fils de courtier, non plus...

George Osborne a cependant répété à plusieurs reprises que la mesure ne serait que temporaire. Il a commandé un rapport, attendu début 2012, pour savoir exactement ce que rapportait cette taxe. Mais face à lui, les libéraux-démocrates, partenaires de la coalition, ne veulent pas entendre parler d'un tel geste. Vince Cable, l'un des poids lourds du parti, menace en échange d'augmenter l'impôt sur les propriétés de luxe, « qui ne peuvent pas partir s'installer en Suisse, elles » !

Reste un détail, qui éclairerait le débat de façon intéressante : combien des éminents signataires de la lettre paient-ils ce taux de 50 % ? Malheureusement, ils ne le précisent pas...

Eric Albert, à Londres