Quelle sera la croissance en France en 2030 ?

Par Isabelle Moreau  |   |  395  mots
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Le Centre d'analyse stratégique a planché sur cinq scénarios. El plus pessimiste table sur une croissance à 1,6% avec une déflation généralisée. Le plus optimiste imagine la France capable de faire progresser son PIB de 2,3% à l'horizon 2030, ce qui permettrait de créer 1,9 millions d'emplois.

Quelle sera la croissance en France en 2030 ? C'est à cette délicate question que tente de répondre un rapport présenté mercredi par le Centre d'analyse stratégique. Le CAS présente non pas deux ou trois, mais cinq scénarios de perspective de croissance à long terme, tant l'incertitude dans cette matière est importante. Seule option non retenue : celle du renoncement à la croissance. Parmi les différents choix de croissance étudiés pour la période 2010-2030 figure un premier scénario "noir" de trajectoire pessimiste de l'économie française dans un contexte de déflation généralisée (1,6 %). Le deuxième scénario, "fil de l'eau" est une prolongation des tendances de reprise molle observées actuellement (1,9 %), tandis que le troisième "croissance non soutenable" (1,9 %), traduit, après une période de croissance dynamique, les pertes associées à un assainissement modéré des déséquilibres ayant conduit à la crise.

Le scénario "croissance soutenue et soutenable" (2,2 %) pointe, lui, les gains associés à la réorientation de l'appareil productif soucieux de l'environnement. Dernier scénario enfin, celui baptisé "croissance soutenue et soutenable et marché du travail plus efficace". Cette croissance à 2,3 % illustre les gains supplémentaires associés à la mise en oeuvre de politiques volontaristes sur l'emploi. Tous ces scénarios de croissance débouchent sur des rythmes de croissance de long terme distincts et sur des créations d'emplois qui oscillent, selon les scénarios, entre 760.000 et 1.900.000 selon les scénarios.

Pour autant, quel que soit l'option retenue, la croissance "doit changer de nature pour être soutenable", prévient Vincent Chriqui, directeur général du CAS. Et parmi les facteurs qui sont à ses yeux plus pertinents, il pointe le rôle clé d'un "policy-mix pour créer un contexte favorable à l'investissement" permettant de réaliser les ajustements budgétaires nécessaires en sortie de crise tout en soutenant les efforts d'investissements et l'importance de saisir les opportunités sectorielles. Le CAS estime en effet que "le développement des TIC pourrait trouver un second souffle grâce aux synergies dans les domaines de la santé, de l'éducation, de la lutte contre le changement climatique par exemple. Les évolutions de société, le vieillissement de la population et la tertiarisation de plus en plus importante de l'économie offrent également la possibilité de développement de nouveaux secteurs et produits".