Grèce : un effort supplémentaire pourrait être demandé aux créanciers privés

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  467  mots
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Les banques et autres créanciers privés d'Athènes pourraient devoir renoncer à une partie des intérêts liés aux obligations grecques, et voir leur compensation en liquide réduite.

 Voilà qui risque de faire hurler les créanciers privés de la Grèce, emmenés par Charles Dallara, le patron de l'Institut de la finance internationale. Les pays de la zone euro pourraient leur réclamer un effort supplémentaire, dans le cadre du plan de sauvetage d'Athènes, selon des responsables européens cités samedi par l'agence Reuters. Les pays de la zone euro se livrent actuellement à des négociations techniques de dernière minute avant la réunion, lundi, de leurs ministres des Finances, réunion censée déboucher sur le déblocage d'une nouvelle aide de 130 milliards d'euros à la Grèce.

Les créanciers pourraient devoir renoncer à une partie des intérêts des obligations grecques

Parmi les mesures à l'étude ce week-end figure un "ajustement" du programme de restructuration de la dette grecque détenue par les banques, les assureurs et autres investisseurs privés, selon Reuters. Pour mémoire, dans le cadre du plan de sauvetage de la Grèce décidé à Bruxelles le 27 octobre, les créanciers privés avaient accepté de tirer un trait sur la moitié de leurs créances, soit 100 milliards d'euros, en échange de nouvelles obligations grecques. Désormais, les investisseurs privés pourraient en plus devoir renoncer à une partie des intérêts liés à ces obligations.

Une possible réduction de la compensation destinée aux investisseurs privés

Certains gouvernements envisagent également de diminuer la compensation en liquide qui doit être versée aux investisseurs privés en échange de l'abandon d'une partie de leurs créances. Dans le cadre du plan élaboré le 27 octobre, la part consacrée à cette compensation pouvait atteindre jusqu'à 30 milliards d'euros.

Une dette grecque qui risque de représenter encore 129% du PIB en 2020

Si les pays de la zone euro envisagent de demander ces efforts supplémentaires aux créanciers privés d'Athènes, c'est parce que, selon le scénario désormais retenu par les bailleurs de fonds de la Grèce - la Commission européenne, la Banque centrale européenne et  le FMI -, la dette grecque, qui s'élève aujourd'hui à 160% du PIB (produit intérieur brut), ne pourra être ramenée qu'à 129% en 2020, au lieu de l'objectif de 120% fixé le 27 octobre.

La restructuration de la dette du secteur privé doit débuter dans les prochains jours pour éviter la faillite de la Grèce

Pour que la Grèce ne fasse pas faillite, l'accord sur le plan de sauvetage de 130 milliards d'euros doit être conclu avant le 20 mars, date à laquelle arrivent à échéance 14,5 milliards d'euros de dette grecque. Le processus de restructuration de la dette du secteur privé, qui conditionne l'accord sur le plan de sauvetage, doit donc impérativement être mis en branle au cours de la semaine à venir.