C?est un des sujets qui a enflammé le début de campagne. Depuis, un débat chassant l?autre quotidionnement, la question de l'avenir de la politique énergétique tricolore est très peu abordée par les candidats à l?élection présidentielle. Cette question est jugée pourtant essentielle par la Fondation Concorde, un think tank proche de la majorité actuelle, qui en partenariat avec l?IFOP, a mené une enquête auprès de 600 chefs d?entreprise pour estimer leurs préoccupations sur ce sujet.
Une véritable méconnaissance du sujet
« Bien que la France dispose d?un avantage concurrentiel pour les entreprises avec un prix de l?électricité parmi les moins chers d?Europe : 8,01c? /kWh, inférieur à la moyenne européenne (11c?/kWh) et au prix supporté par les entreprises allemandes (12,26c?/kwh), cet atout est méconnu », constate la Fondation. Si la moitié des dirigeants d?entreprise pense qu?il est moins élevé que chez nos voisins européens, près de 40% le jugent plus élevé et un dirigeant sur 10 peine à se prononcer », précise en effet son étude.
Une chose est certaine, ils s?attendent à une augmentation prochaine du coût de l?électricité avec les conséquences suivantes : pour un dirigeant sur deux, celle-ci ferait baisser ses marges en particulier dans les secteurs du commerce et de l?industrie ; une proportion équivalente répercuterait cette hausse sur le prix de vente, affaiblissant pouvoir d?achat des ménages et compétitivité ; enfin, dans l?industrie, près d?un dirigeant sur cinq estime qu?une hausse du prix de l?énergie conduirait à licencier et un sur dix à délocaliser.
Des chefs d'entreprises conservateurs
Dans ce contexte, on comprend un peu mieux la forte hostilité des dirigeants d?entreprise à la fermeture de réacteurs nucléaires et à une réduction de la part du nucléaire dans la production énergétique française. Ils sont en effet 60% à s?y opposer. « La France doit se prémunir, pour les années à venir, d?une hausse excessive du prix de l?électricité. Le choix qui sera fait du prochain mix énergétique est fondamental. Un mix conduisant à un kWh trop coûteux réduirait nos chances de revitaliser notre économie », explique en conclusion la Fondation Concorde. Entre autres.