La future politique énergétique de la France inquiète les entreprises

Par Fabien Piliu  |   |  384  mots
Copyright Reuters
Une étude rappelle qu'une hausse du coût de l'électricité entraînerait une baisse de leurs marges et qu'elle pourrait aussi provoquer une remontée des prix de vente, rognant de ce fait le pouvoir d'achat des ménages.

C?est un des sujets qui a enflammé le début de campagne. Depuis, un débat chassant l?autre quotidionnement, la question de l'avenir de la politique énergétique tricolore est très peu abordée par les candidats à l?élection présidentielle. Cette question est jugée pourtant essentielle par la Fondation Concorde, un think tank proche de la majorité actuelle, qui en partenariat avec l?IFOP, a mené une enquête auprès de 600 chefs d?entreprise pour estimer leurs préoccupations sur ce sujet.

Une véritable méconnaissance du sujet

« Bien que la France dispose d?un avantage concurrentiel pour les entreprises avec un prix de l?électricité parmi les moins chers d?Europe : 8,01c? /kWh, inférieur à la moyenne européenne (11c?/kWh) et au prix supporté par les entreprises allemandes (12,26c?/kwh), cet atout est méconnu », constate la Fondation. Si la moitié des dirigeants d?entreprise pense qu?il est moins élevé que chez nos voisins européens, près de 40% le jugent plus élevé et un dirigeant sur 10 peine à se prononcer », précise en effet son étude.

Une chose est certaine, ils s?attendent à une augmentation prochaine du coût de l?électricité avec les conséquences suivantes : pour un dirigeant sur deux, celle-ci ferait baisser ses marges en particulier dans les secteurs du commerce et de l?industrie ; une proportion équivalente répercuterait cette hausse sur le prix de vente, affaiblissant pouvoir d?achat des ménages et compétitivité ; enfin, dans l?industrie, près d?un dirigeant sur cinq estime qu?une hausse du prix de l?énergie conduirait à licencier et un sur dix à délocaliser.

Des chefs d'entreprises conservateurs

Dans ce contexte, on comprend un peu mieux la forte hostilité des dirigeants d?entreprise à la fermeture de réacteurs nucléaires et à une réduction de la part du nucléaire dans la production énergétique française. Ils sont en effet 60% à s?y opposer. « La France doit se prémunir, pour les années à venir, d?une hausse excessive du prix de l?électricité. Le choix qui sera fait du prochain mix énergétique est fondamental. Un mix conduisant à un kWh trop coûteux réduirait nos chances de revitaliser notre économie », explique en conclusion la Fondation Concorde. Entre autres.