Marine Le Pen ressort la sortie de l'euro devant les petits patrons

Par Fabien Piliu  |   |  589  mots
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Invitée par la CGPME à présenter ses mesures en faveur des PME, la candidate FN a proposé de créer une small business act et de taxer les grands groupes pour soutenir le financement des PME.

Marine Le Pen n'a pas hésité. Conviée par la CGPME à présenter son programme économique en faveur des PME, la candidate du Front national a réussi en quelques minutes une jolie performance. Juste après avoir déclaré qu?elle simplifierait radicalement l?environnement réglementaire et fiscal des entreprises, elle a martelé une nouvelle fois l?un de ses principales propositions en matière économique, à savoir la sortie de l?euro. Une disparition de la monnaie unique à laquelle la CGPME s?oppose très fermement.

« La sortie de l?euro est inéluctable. Il faut que la France reprenne le contrôle de sa monnaie pour pouvoir se désendetter rapidement et restaurer une grande partie de la compétitivité prix que l?appréciation de l?euro face au dollar et aux monnaies des pays émergents a, selon elle, grandement effritée.

Un emprunt de 100 milliards ... de francs

Si elle accède au pouvoir, Marine Le Pen compte émettre 100 milliars de francs d?emprunts, pour se désendetter, s?acquitter du service de la dette et mettre en place une politique de vigueur, clairement opposée à la rigueur en cours en France en en Europe. Reste à savoir quel accueil les marchés financiers peuvent réserver à une telle décision, et surtout, quelle sera la valeur du franc à ce moment-là.

« La France est confrontée à un dumping monétaire et à un dumping social qui sont d?une puissance inédite. Comme Bruxelles est incapable de trouver des réponses à ces problèmes, préférant contraindre le commerce au sein même de l?Europe plutôt que de le fluidifier, il faut tirer les conclusions qui s?imposent : sortir de l?Europe pour reprendre la main sur notre politique économique », a-t-elle développé.

Pour tenter de séduire ceux qu?elles appellent les « petits patrons qui investissent leurs propres deniers, qui prennent des risques », et qu?elle oppose aux « patrons commis qui sont élevés en batterie dans les grandes écoles, qui se co-optent entre eux, Marine Le Pen a rappelé quelques unes des propositions contenues dans son programme.

Elle souhaite que l?Etat donne l?exemple en donnant aux PME un accès réellement privilégié à la commande publique. « Même si l?Europe ne le permet pas, il faut créer une Small business administration comparable à celle existant aux Etats-Unis. Pourquoi La Poste achète?t-elle des scooters taïwanais pour ses postiers ? Alors que l?industrie française est en pleine déliquescence, ce manque de bon sens est incompréhensible », a-t-elle déclaré.

Les grands groupes doivent participer à l'effort national

Pour réduire à la fois le coût du travail et stimuler le pouvoir d?achat des salariés, la candidate FN propose que l?Etat prenne en charge 200 euros de la part salariale des cotisations sociales. « Ce serait un moyen efficace de donner de l?oxygène aux entreprises et aux salariés », a-t-elle précisé. Pour financer cette mesure, Marine Le Pen prévoit de mettre en place une contribution sociale à l?importation.

Enfin, pour fluidifier le financement des PME, Marine Le Pen compte mettre les grandes entreprises à contribution. Comment ? En taxant à hauteur de 15% les plus grosses capitalisations boursières. « Attention, ce n?est pas une nouvelle taxe, pas un nouvel impôt. C?est un investissement de la part des grands groupes. Il est juste et sain que ces derniers participent à l?effort national », a-t-elle expliqué, estimant à 12 milliards d?euros le produit de cet « investissement ».
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