Ethylotest dans les voitures : Contralco obligé de licencier 150 employés

Par latribune.fr  |   |  313  mots
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Le principal fabricant français d'éthylotests jetables fait face à une annulation de commandes de 8 millions d'éthylotests suite à la décision de Manuel Valls de reporter l'obligation d'avoir des éthylotests dans les véhicules.

Autant Contralco, le fabricant héraultais d'éthylotests jetables, se félicitait d'avoir embauché 200 personnes sur l'année 2012, grâce à la loi obligeant tous les automobilistes à s'équiper en éthylotests; autant la société déchante aujourd'hui suite à la décision du Ministre de l'Intérieur de reporter l?obligation d?avoir des éthylotests (dont la fiabilité est contestée) dans les véhicules. L'entreprise déplore le fait qu'elle vient d'encaisser une annulation de commande de 8 millions d'appareils. En conséquence la direction a annoncé qu?elle devait se séparer de 150 salariés sur un total de 310.

C'est donc un brutal revirement de situation pour la société, qui vient de geler 3,5 millions d'euros d'investissements prévus pour l'année 2013. Précédemment, la société basée à Gignac avait doublé ses ventes en un an, passant de 7 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2011 à 14 millions escomptés pour 2012. "Nous avons investi 3,5 millions d'euros cette année et commandé huit nouvelles machines", indiquait en octobre 2012 Guillaume Neau, directeur marketing et commercial de Contralco.

Rappelons que la décision de rendre obligatoire la présence d'un éthylotest dans toutes les automobiles sous la Présidence de Nicolas Sarkozy avait largement fait polémique. La loi ouvrait en effet les vannes d'une formidable manne commerciale pour Contralco et son concurrent Red Lines Product, les deux seules entreprises autorisées à vendre des éthylotest jetables sur le marché français. Or, le lien est avéré entre l'association "I-tests" ayant fortement prôné l'adoption de cette mesure par le parlement et les principaux fabricants. En effet, son président, Daniel Orgeval est partie prenante puisqu'il travaille pour Contralco. Il est également membre du comité de certification NF pour les éthylotests. Il s'agissait donc de lobbying auprès des dirigeants politiques.

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