Affaire Tapie : le patron d'Orange va s'expliquer devant la justice

Par latribune.fr  |   |  321  mots
Stéphane Richard a annoncé qu'il allait contester cette mise en examen devant la chambre de l'instruction. En juin, il avait jugé "infamant" le chef de poursuite choisi par les juges.
Stéphane Richard va être entendu ce vendredi par les juges financiers chargés de l'enquête sur l'arbitrage entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais sur la vente d'Adidas. C'est la première audition du PDG d'Orange depuis sa mise en examen le 12 juin.

C'est à son tour de s'expliquer devant la justice. Stéphane Richard doit être entendu ce vendredi par les juges financiers en charge de l'enquête sur l'arbitrage entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais sur la vente d'Adidas.

Il s'agit de la première audition par les magistrats de l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde au ministère de l'Economie, depuis qu'ils l'ont mis en examen le 12 juin pour escroquerie en bande organisée.

En juin, il avait jugé "infamant" le chef de poursuite choisi par les juges

Stéphane Richard a annoncé qu'il allait contester cette mise en examen devant la chambre de l'instruction. En juin, il avait jugé "infamant" le chef de poursuite choisi par les juges.

Outre Stéphane Richard, quatre personnes sont poursuivies dans ce dossier: Bernard Tapie, son avocat Maurice Lantourne, le juge-arbitre Pierre Estoup et Jean-François Rocchi, patron à l'époque du CDR, la structure chargée de gérer l'héritage du Lyonnais. Ministre à l'époque, Christine Lagarde fait l'objet d'une enquête distincte de la Cour de Justice de la République (CJR) qui l'avait placée fin mai sous le statut intermédiaire de témoin assisté.

Stéphane Richard réfute tout rôle décisionnaire dans la décision d'aller à l'arbitrage, expliquant qu'il s'était agi d'un "choix politique" assumé par sa ministre.

Le fruit d'un "simulacre"

Devant les enquêteurs, il avait également réfuté lui avoir caché des informations. Stéphane Richard, qui brigue sa propre succession à la tête d'Orange, a aussi contesté que l'arbitrage ait été le fruit d'un "simulacre" comme le soupçonnent les juges Serge Tournaire, Guillaume Daïeff et Claire Thépaut.

La sentence arbitrale, prononcée en juillet 2008, avait mis fin à un long conflit entre le Crédit Lyonnais et Bernard Tapie sur la vente d'Adidas, octroyant à l'homme d'affaires 403 millions d'euros d'indemnités, dont 45 au titre du préjudice moral.