L'audiovisuel et le cinéma dans le viseur de la Cour des comptes

Par latribune.fr  |   |  378  mots
les dépenses publiques pour le cinéma français et l'audiovisuel sont mal maîtrisées selon la Cour des comptes
Dans un rapport de la Cour des comptes à paraître mercredi 2 avril, les aides versées à l'audiovisuel et au cinéma français sont vivement critiquées : trop de dépenses et pas assez d'efficacité.

"Sans rapport avec les montants investis".  La cour des comptes épingle "les soutiens à la production cinématographique et audiovisuelle" dans un rapport, sous embargo jusqu'à mercredi 2 avril, mais dont les principales conclusions ont été dévoilées ce mardi par Les Echos. L'audiovisuel est le secteur le plus sévèrement critiqué.

L'audiovisuel et le cinéma, une gabegie ?

Globalement, la Cour des comptes estime que "la dépense publique en faveur du secteur, en forte croissance depuis dix ans, est insuffisamment maîtrisée". D'après le rapport, les aides directes ont augmenté 88% en dix ans. En 2012, leur montant total s'élevait à 601 millions d'euros. Par aides directes, il faut comprendre notamment les aides à la production versées par le Centre national du cinéma (CNC), mais aussi par les collectivités territoriales et les dépenses fiscales...

Le rapport se montre plus particulièrement sévère à l'égard de l'audiovisuel, un secteur  qui "bénéficie d'un système de soutien sans équivalent en Europe" avec près de 800 millions d'euros d'investissements des chaînes de télévision en 2012. Quant aux aides publiques, elles avoisinent les 332 millions d'euros. Point noir des ces investissements: "des performances décevantes" et "une efficacité économique incertaine". Le secteur de la fiction étant notamment "peu performant".

Quels changements ?

Après le diagnostic, les recommandations: les Sages proposent de "relever le seuil de soutien automatique" afin de "favoriser la consolidation du secteur". Autre possibilité: "prendre en compte les résultats obtenus par les programmes aidés dans l'octroi du soutien automatique du CNC".

Concernant le cinéma, le modèle de financement français est "sous tension" et connaît "des risques d'essoufflement" liés à "une hausse des coûts pour une partie de la production et à une saturation des fenêtres de diffusion des films", estime la Cour.

Constatant "un déséquilibre croissant entre les décisions d'investissement dans la production et les capacités d'exposition des films produits", elle préconise notamment de "réduire le nombre de projets éligibles" ou d'"assouplir le régime des jours pendant lesquels la diffusion d'œuvres cinématographiques est interdite sur les chaînes de télévision".

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