Ces retraités américains qui n'ont pas fini de rembourser leurs prêts... étudiants

Par latribune.fr,avec AFP  |   |  327  mots
Entre 2002 et 2013, le nombre d'Américains dont les prestations de retraite ont été affectées pour payer le remboursement de leurs prêts étudiants a quintuplé. REUTERS.
Aux Etats-Unis, la dette étudiante des 65 ans et plus a atteint en 2013 quelque 18,2 milliards de dollars, contre 2,8 milliards en 2005.

Difficile de rembourser une éducation extrêmement coûteuse aux Etats-Unis, y compris pour les personnes âgées, dont certaines n'ont toujours pas fini de payer leurs prêts étudiants et voient désormais leurs retraites ponctionnées par l'Etat, qui veut récupérer son argent. Aux Etats-Unis, la dette étudiante des 65 ans et plus a atteint en 2013 quelque 18,2 milliards de dollars, selon un nouveau rapport du Government Accountability Office (GAO), l'équivalent de la Cour des comptes en France.

Cette dette a rapidement grossi depuis 2005, où elle n'était encore pour cette tranche d'âge "que" de 2,8 milliards de dollars, souligne le GAO. La plupart de ces personnes âgées ont emprunté pour rembourser leur propre éducation, pas même celle de leurs enfants ou de leurs petits-enfants, et beaucoup peinent encore à rembourser leurs prêts. Ainsi, dans plus de la moitié des cas, les individus de plus de 75 ans font défaut sur le remboursement de leur prêt, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas effectué de paiement depuis au moins 270 jours.

"La dette des personnes âgées américaines grandit et peut affecter la sécurité financière de leur retraite", souligne le GAO dans ce rapport. En effet, lorsqu'une personne âgée ne parvient pas à rembourser un prêt de l'Etat pour ses études, le gouvernement peut piocher dans sa retraite pour récupérer son argent. Entre 2002 et 2013, le nombre d'individus dont les prestations de retraite ont été affectées pour payer le remboursement de leurs prêts étudiants a quintuplé, passant de 31.000 à 155.000.

S'agissant de la tranche des 65 ans et plus, ce chiffre est passé de 6.000 à 36.000 sur la même période, soit une augmentation de presque 500%. "En 1998, des limites additionnelles ont été imposées au montant qui peut être ponctionné sur les prestations mensuelles (de retraite), mais depuis cette époque, la valeur du montant protégé et laissé à l'emprunteur est tombée en-dessous du seuil de pauvreté", prévient le rapport.