Grèves : Nicolas Sarkozy reste ferme sur les réformes malgré la forte mobilisation

Par latribune.fr  |   |  509  mots
Entre un et 2,5 millions de personnes ont manifesté jeudi en France, surtout en province, pour exhorter Nicolas Sarkozy à "entendre la rue" en répondant aux attentes sociales face à la crise économique. Dans un communiqué, le chef de l'État a indiqué qu'il discuterait avec les partenaires sociaux des réformes à conduire en 2009 lors d'une rencontre prévue en février.

Confronté à sa première épreuve sociale d'ampleur depuis le début de la crise, Nicolas Sarkozy a répondu qu'il avait entendu "l'inquiétude" exprimée jeudi dans la rue et confirmé qu'il poursuivrait ses réformes, en maintenant le dialogue avec les partenaires sociaux. Le chef de l'Etat a rompu le silence qu'il s'était imposé depuis la veille par un communiqué dans lequel il a jugé "légitime" les inquiétudes exprimées par les Français pour leur emploi. "La crise d'une ampleur sans précédent qui affecte l'économie mondiale provoque en France comme partout dans le monde une inquiétude légitime", a-t-il concédé, "en cette période particulièrement difficile, nos concitoyens craignent pour leur emploi". S'il a confirmé sa volonté de poursuivre les réformes pour que le pays sorte "plus fort de cette épreuve", Nicolas Sarkozy a toutefois tenu à concrétiser sa volonté de "dialogue" avec les partenaires sociaux en confirmant qu'il les rencontrerait en février "afin de convenir du programme des réformes à conduire en 2009 et des méthodes pour le mener à bien".

Par la voix de son porte-parole, le gouvernement a reconnu l'importance de la mobilisation, même s'il a estimé qu'elle était restée en-deçà du pic observé pendant la vague de protestation qui avait abouti au retrait du CPE en 2006.

La grande journée d'action a fortement mobilisé jeudi, les syndicats se félicitant de l'importance des cortèges. Les défilés devraient rassembler plus de monde que lors de la dernière journée interprofessionnelle de mai 2008, mais moins que lors des manifestations anti-CPE en 2006. Selon la CGT, 2,5 millions de personnes ont pris part aux manifestations organisées un peu partout en France. C'est "un événement social de grande importance", pas "un coup de colère passager, il y aura des suites", a averti Bernard Thibault.

Pour la CFDT, il s'agit des plus grandes manifestations syndicales depuis 20 ans. "Dans tous les échos que l'on a des villes de province, le niveau des manifestants est au niveau des plus grosses manifestations du CPE avec un différence très importante: c'est qu'aujourd'hui ce sont les salariés. Ce sont donc les plus grandes manifs de salariés depuis une vingtaine d'années", a ainsi expliqué François Chérèque.

Comme d'habitude l'écart est grand entre les chiffres communiqués par les représentations syndicales et ceux du ministère de l'Intérieur. Ce dernier a comptabilisé pour sa part 1,08 million de manifestants. La mobilisation a surtout été très forte en Province. 

Quid de la journée de vendredi? La SNCF annonce que son trafic sera normal dès le début du service sur l'ensemble du réseau. Mais de prévoir quelques périodes d'ajustement: comme habituellement lors d'un lendemain de grève d'ampleur nationale, des perturbations pourront intervenir principalement sur les réseaux Transilien et TER de certaines régions dues essentiellement à la remise en place des rames dans leur roulement. (Retrouvez le communiqué de la SNCF).