Valérie Pécresse reçoit des représentants de la communauté universitaire

Par latribune.fr  |   |  608  mots
Valérie Pécresse a convié les représentants de la communauté universitaire mercredi à une rencontre au ministère. A l'issue de la réunion, la médiatrice nommée par la ministre, Claire Bazy-Malaurie, a annoncé qu'elle entendait "construire un texte nouveau" réformant le statut des enseignants-chercheurs, mais sur les "bases de l'actuel". La coordination nationale des universités a appelé à une nouvelle journée de manifestations le 19 février.

Mardi, la communauté universitaire a manifesté en force - 40.000 à 80.000 d'enseignants et d'étudiants se sont mobilisés - contre la réforme du statut des enseignants-chercheurs et celle de la formation des enseignants. Mercredi, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse, a reçu certains de ses représentants, dont la conférence des présidents d?université (CPU), celle des doyens, et certains syndicats (Sup-recherche Unsa, le Sgen-CFDT, et Autonome-Sup). Le Snesup-FSU, principal syndicat de l'Enseignement supérieur, avait décliné l'invitation.

Cette rencontre a été l'occasion pour la ministre de lancer la mission de médiation de Claire Bazy-Malaurie, qu'elle a nommée lundi afin de "prolonger la concertation" pendant deux mois sur le décret qui doit réformer le statut des enseignants-chercheurs. "Il me revient d'essayer de construire un texte nouveau qui sera probablement quand même sur les bases du texte actuel, avec des aménagements," a déclaré Claire Bazy-Malaurie à l'issue de la réunion.

"Pendant deux mois, je vais recevoir tous les membres de la communauté universitaire [...] pour écouter, connaître leurs observations [...] et éventuellement leurs propositions", a expliqué la médiatrice. "Dans un deuxième temps, il me reviendra de faire des propositions pour des aménagements qui pourront, pourraient", a-t-elle précisé, "être apportés à ce projet de décret ".

"Je crois qu'on est à un tournant", a réagi Thierry Cadart, secrétaire général du Sgen-CFDT, à la sortie de la réunion. "Nous avons obtenu qu'une vraie négociation s'ouvre", a-t-il ajouté. Yves Markowicz, co-secrétaire général de Sup'Recherche Unsa a regretté que la mission de la médiatrice soit "extrêmement limitée".

Une nouvelle journée de mobilisation le 19 février

Dans le même temps mercredi après-midi, la coordination nationale des universités, qui se réunissait à Paris-VIII, a décidé d'une nouvelle journée de mobilisation le 19 février. Soucieuse de créer un large front du refus, elle a convié les professeurs des écoles, des collèges et des lycées à rejoindre la mobilisation des universitaires et de leurs étudiants. Elle devrait prochainement annoncer une date pour une manifestation nationale. Par ailleurs, l'Unef, premier syndicat étudiant, a annoncé pour ce jeudi une journée de grèves et d'actions des étudiants.

"La tendance est à l?extension du mouvement", selon Sauvons l?université. Le Snesup a de son côté parlé de "durcissement" du front protestataire. Selon une porte-parole de Sauvons l'université, 79 établissements étaient présents à cette réunion (67 universités et 12 autres établissements, comme des Instituts d'études politiques etc.).

La coordination nationale des universités a lancé il y a dix jours un mot d?ordre de grève "reconductible" et "illimitée" se traduisant par des grèves des cours, la rétention des notes d?examens, des cours hors les murs. Sa prochaine réunion est prévue le 20 février.

Les députés UMP au secours de la ministre

Le patron du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, a annoncé mardi la création d'un groupe de travail sur la réforme du statut des enseignants-chercheurs. Ce groupe sera animé par trois députés UMP, Daniel Fasquelle, Claude Goasguen et Benoist Apparu. "Mon but, c'est d'aider Valérie Pécresse à sortir de la crise", a déclaré Daniel Fasquelle, député du Pas-de-Calais.

Mardi, quelque peu malmenée lors des questions d'actualité à l'Assemblée, la ministre a réitéré son appel à la concertation. "J'ai toujours voulu placer mon action sous le signe du dialogue, a-t-elle assuré, mais le statut des enseignants-chercheurs doit évoluer."