Le ton monte entre les enseignants-chercheurs et leur ministre

Les enseignants-chercheurs manifesteront une nouvelle fois mardi contre la réforme de leur statut et celle de la formation des enseignants. La ministre de l'Enseignement, Valérie Pécresse, a annoncé ce lundi la nomination d'une médiatrice afin de prolonger la concertation. Dans la même journée, les présidents ou vice-présidents de neuf universités ont demandé au gouvernement le retrait de ses projets de réforme.

Les enseignants-chercheurs, qui entament leur deuxième semaine de mobilisation, participeront mardi à une nouvelle manifestation nationale à Paris, après la mobilisation de jeudi dernier, qui a rassemblé près de 50.000 personnes selon les syndicats. Plusieurs défilés devraient également se dérouler dans plusieurs villes de province, a annoncé lundi le Snesup-FSU, le premier syndicat de l'enseignement supérieur.

La nomination d'une médiatrice

C'est dans ce contexte houleux que la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Valérie Pécresse a nommé ce lundi une médiatrice, Claire Bazy-Malaurie, pour "prolonger" pendant deux mois "la concertation" sur la réforme controversée du statut des enseignants-chercheurs, a annoncé son ministère.

Claire Bazy-Malaurie est présidente de chambre à la Cour des comptes, spécialiste des questions universitaires. Elle avait déjà été nommée en 2008 présidente du Comité de suivi de la loi LRU de 2007 sur l'autonomie des universités. Le décret réformant le statut des enseignants-chercheurs découle de la mise en oeuvre de cette loi.

Sa nomination intervient du fait "des préoccupations qui se sont manifestées autour de ce décret", fait valoir le ministère. La médiatrice "aura pour mission de réexaminer dans les deux mois à venir, aux côtés de la ministre, les modalités concrètes d'exercice [des] nouvelles compétences [des universités, Ndlr] en lien avec les organisations représentatives, en tenant compte des spécificités de chacune des disciplines universitaires", indique le communiqué.

"C'est une manoeuvre dilatoire pour affaiblir la mobilisation", a déclaré Jean Fabbri, secrétaire général du Snesup-FSU en réaction à cette nomination. "La nomination d'une médiatrice la veille de la manifestation prouve que le gouvernement et la ministre sont en difficultés", a réagi Jean Fabbri. "Valérie Pécresse tente d'affaiblir et de diviser notre mouvement", a-t-il ajouté.

L'appel solennel de neuf universités

Dans le même temps, les présidents ou vice-présidents de neuf universités ont demandé ce lundi au gouvernement, dans un appel solennel lancé à la Sorbonne, de retirer ses projets de réforme controversés sur le statut des universitaires et la formation des enseignants, "condition nécessaire à l'ouverture de véritables négociations et à la relance du nécessaire processus de réforme auquel doit être associé l'ensemble de la communauté universitaire", selon cet appel.

Les universités concernées sont Paris-III Censier, Paris-IV Sorbonne, Paris-VIII Saint-Denis, Paris-X Nanterre, Paris-XIII Villetaneuse, Montpellier-III, Besançon, Rouen et Grenoble-III, auxquelles s'est associé l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco).

Le président de Paris IV, Georges Molinié, a eu des mots très durs pour le projet du gouvernement. "C'est le plus grand coup porté à l'école de la République depuis Vichy", a-t-il déclaré après la réunion en faisant allusion aux réformes introduites par le Maréchal Pétain.

Colère du principal syndicat

Valérie Pécresse doit recevoir mercredi et jeudi les représentants de la communauté universitaire. Si elle a assuré lundi qu'il existait "des voies de passage" pour sortir du conflit, elle a également réitéré son refus d'une modification en profondeur du décret.

"Le Snesup ignorera la pseudo-concertation lancée par Valérie Pécresse mercredi 11", a déjà indiqué le syndicat, qualifiant l'invitation de "farce" et invitant les autres organisations syndicales à faire de même.

Commentaires 15
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Quel milieu de fumiste, j'ai une connaissance qui fait la même recherche depuis des années juste pour jouer la montre avant la retraite. Les facs sont des sanctuaires d'extrême gauche tout les bons étudiants partent en courant. Je regarde ce spectac...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Toujours la même chose... Des corporatismes arqueboutés sur leurs privilèges et avantages acquis, incapables de s'adapter et rétif à tout changement, au détriment de l'intérêt collectif, mais ça, malgré ce qu'ils disent, ils s'en foutent... Quand je ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
VALERIE DETRESSE, Valerie appuie toi sur les parlementaires qui dorment ou font du tourisme dans les or de la République...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
"j'ai une connaissance ".Tout est dit. Un fin conneisseur du dossier donc....

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
rien a faire le pouvoir c est la rue inutile de voter

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Il faut raison garder, la recherche publique française est globalement d'un bon niveau, notamment dans le domaine médical. Par contre, les enseignants-chercheurs sont peu évalués à titre personnel et nombreux sont ceux qui délaissent l'enseignement ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Quand on valorise le risque on fait confiance la recherche peut aussi prendre du temps et quelquefois les impasses devenir les issues non à une recherche qui ferait de ses pilotes des pisse-copies

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Il faut que les chercheurs prenent des risques,pour les nouveaux jobs à venir.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Cette réforme n'est qu'une question d'argent. Elle veut alourdir les charges d'enseignement aux enseignants chercheurs qui ne font pas de recherche, soit. On peut le comprendre. Mais cette réforme maintient le nombre d'heures d'enseignement de ceux q...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Ce gouvernement ne comprend décidément rien non plus à la recherche. C'est Sarkozy et sa bande d'incapables qu'il faudrait commencer par évaluer. Malheureusement, il est là pour 5 ans, quels que soient ses résultats...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Il y a gosso modo 1 an j'ai répondu à un sondage par téléphone qui concernait Valérie Pécresse. En 2 mots : "pensez vous que VP soit à même de conduire la réforme des Universités...etc". Je trouve cela un peu bizarre...Sonder pour voir si la personne...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
La démocratie ce n'est pas le passage en force de ce que l'on croit juste quand bien même on prétend avoir été elu pour mettre en oeuvre un programme proposé en son temps aux électeurs. La démocratie présuppose aussi le respect de ses interlocuteurs ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
je n'ai que de l'estime pour les chercheurs dont la majorité ne sont pas des fumistes ; néanmoins , il est inacceptable qu'ils ne soient pas évalués sur leurs résultats comme le reste de l'humanité salariée, et cette évaluation ne peut se faire qu'

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
à "oncontinu" : vous avez la nostalgie des brillants chercheurs d'autrefois, les chercheurs d'aujourd'hui sont des fumistes !!! mais qu'est-ce que vous connaissez à la recherche ! vous parlez sans savoir et sans discernement ...comme vous écrivez d'a...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Un peu de sérieux dans le débat. La question principale est l'évaluation. Les résultats de la recherche actuelle viennent de qui ? Des chercheurs universitaires ou d'institut de recherche spécialisé public ? Chaque partie dans le conflit donne des ch...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.