L'activité économique française s'est contractée de 1,2% au quatrième trimestre 2008, par rapport aux trois mois précédents. Il s'agit de la plus mauvaise performance pour l'économie française depuis le quatrième trimestre 1974. Le produit intérieur brut (PIB) avait alors reculé de 1,6%. Ces chiffres ont été diffusés ce jeudi, à la veille de sa publication officielle, par le Comité de défense de la statistique publique. Ce dernier regroupe des agents de l'Insee en colère contre le projet de délocalisation d'une partie des services statistiques à Metz.

"Après avoir été l'un des rares pays européens où l'activité a augmenté au troisième trimestre (+0,1%), la France a donc subi fin 2008, comme ses voisins européens, les effets défavorables de la crise financière qui a éclaté en septembre dernier," a confirmé Christine Largarde, ministre de l'Economie. "Ce mauvais chiffre reflète en bonne partie un déstockage très important des entreprises, signe d'attentisme face à une conjoncture très incertaine, et la crise du secteur automobile"

Les comptes nationaux établis par l'Insee confirment par ailleurs la croissance de 0,1% au troisième trimestre. Du coup, la France n'est donc pas encore officiellement entrée en récession, définie comme deux trimestres consécutifs de contraction de l'activité. Sur l'ensemble de l'année, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,7%, contre une croissance de 2,1% en 2007.

"Dans un environnement économique international très difficile où la croissance devrait être négative en 2009 dans presque tous les pays développés, l'activité en France devrait être inférieure à -1% compte tenu d'un acquis de croissance pour 2009 de -0,9% à la fin du 4e trimestre 2008", explique Christine Lagarde. Le gouvernement tablait jusque-là sur une croissance du PIB comprise entre 0,2% et 0,5%. "Ces chiffres reflètent, de façon mécanique, le repli du quatrième trimestre et ne signifient pas que la situation va continuer à s'aggraver dans les prochains mois," poursuit la ministre.

Par ailleurs, l' emploi salarié a reculé de 0,6% au quatrième trimestre en France métropolitaine par rapport au troisième trimestre, avec 88.700 emplois détruits dans les secteurs principalement marchands, a annoncé l'Insee ce vendredi, selon des données provisoires et corrigées (CVS). Sur un an, l' emploi salarié dans les secteurs principalement marchands affiche un recul de 0,7% avec 15.904.200 personnes occupées, précise l'Insee.

Par rapport au troisième trimestre, l' emploi salarié a baissé de 1,1% dans l'industrie (-2,2% sur un an). Il a reculé de 0,5% dans les services (-0,5% sur un an) et est resté stable dans la construction (+1,7% sur un an).

Au troisième trimestre, l' emploi salarié marchand avait baissé de 0,3% avec 46.900 destructions de postes.