"L'année 2009 sera une année de crise", selon François Fillon

Par latribune.fr  |   |  509  mots
Le Premier ministre a confirmé la prévision de croissance faite par Bercy lundi, évaluant entre 1% et 1,5% la contraction du PIB français en 2009. Il estime également à plus de 5% du PIB le déficit public cette année. De son côté, Christine Lagarde prévoit une chute de l'inflation de 2008 à 2009 de 3,6% à 1%.

"Toute l'année 2009 sera une année de crise". Les propos sont du Premier ministre François Fillon, qui s'exprimait ce mardi matin sur les ondes d'Europe 1. Le chef du gouvernement estime que "personne aujourd'hui ne peut savoir quand on sortira de cette crise. Ce qu'on sait, c'est que toute l'année 2009 sera une année de crise". "Ensuite, après une crise d'une gravité comme celle que nous connaissons, il y aura un temps au fond assez long de remise en ordre de l'économie mondiale, qui justifie tous les efforts que nous sommes en train de faire".

Le Premier ministre a confirmé la prévision de croissance faite par Bercy lundi soir, la jugeant "raisonnable"  mais se montrant un peu plus large toutefois. Il évalue entre 1% et 1,5% la contraction du produit intérieur brut français (PIB) en 2009, alors que la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a évoqué la veille un repli de 1,5%. Pour François Fillon,  "ces chiffres sont moins mauvais que la plupart des pays européens" et les Etats-Unis.

Concernant le déficit public, le Premier ministre a été sur ce point légèrement plus pessimiste que Bercy. Selon lui, le déficit public de la France équivaudra à "un peu plus" de 5% PIB en 2009. Christine Lagarde estimait pour sa part lundi que la contraction du PIB et les dépenses engagées pour répondre à la crise devraient porter le déficit public aux environs de 5% du PIB. Plus de 300.000 emplois devraient dans le même temps être supprimés dans le privé.

Par ailleurs, dans un entretien au quotidien gratuit Métro ce mardi, la ministre de l'Economie indique  que "l'inflation ne devrait pas dépasser 1% en France en 2009" alors qu'"en 2008, l'inflation a atteint 3,6%".

Alors que la gauche et les syndicats manifesteront le 19 mars pour demander de nouvelles mesures sociales, la ministre de l'Economie a vanté l'action du gouvernement jusqu'à présent. "Je crois qu'on a anticipé et qu'on a toujours été sur la balle au bon moment pour être un peu devant les autres", a dit Christine Lagarde lors d'un déplacement en Haute-Saône.

La ministre de l'Economie a souligné devant des journalistes que même révisée en baisse, la croissance française devrait être meilleure que celle prévue par la Commission européenne (-1,8%) et le Fonds monétaire international (-1,9%), et être supérieure à celle constatée en Allemagne ou en Grande-Bretagne.

Jusqu'alors, la France prévoyait une hausse de 0,2% à 0,5% du PIB cette année et un déficit atteignant 4,4% du PIB.

Interrogée sur le bien fondé d'un autre plan de relance, que plusieurs économistes jugent nécessaire, elle a dit attendre que les mesures déjà annoncées soient mises en place "avant de se poser la question sur un xième plan de relance" .

Les nouvelles prévisions seront présentées mercredi en conseil des ministres lors d'un collectif budgétaire qui intégrera les mesures sociales d'un montant de 2,6 milliards d'euros annoncées le 18 février par Nicolas Sarkozy.