Crise du lait : le point sur les blocages de la grande distribution

Par latribune.fr  |   |  546  mots
Deux plateformes supplémentaires devraient être bloquées dans la journée de vendredi, portant à 41 le nombre touchées dans toute la France, soit "environ la moitié" de celles existantes.

Le blocage par plusieurs milliers d' agriculteurs de 39 plateformes d'approvisionnement de grandes surfaces s'est déroulé "calmement" dans la nuit de jeudi à vendredi, selon la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA). "La nuit a été calme. Aucun problème particulier n'est à signaler, ni aucune évacuation", a déclaré à l'AFP une porte-parole du syndicat, à l'initiative de la mobilisation qui vise à dénoncer les marges réalisées par la grande distribution. Ce vendredi matin, des agriculteurs prenaient la relève de leurs collègues, au nombre de 7.000 jeudi soir. "On devrait tourner autour du même nombre aujourd'hui", a indiqué la FNSEA, en précisant qu'une "centaine de tracteurs" étaient mobilisés.


Le mouvement prévu pour durer 48 heures devait initialement débuter jeudi soir, mais il a en fait commencé depuis plusieurs jours dans le Grand Ouest à l'initiative d'éleveurs en colère ayant devancé le mot d'ordre de la FNSEA. Deux plateformes supplémentaires devraient être bloquées dans la journée de vendredi, portant à 41 le nombre touchées dans toute la France, soit "environ la moitié" de celles existantes, selon la FNSEA.
 

Durant toute la journée de jeudi, des mouvements avaient déjà été constatés avec des blocages depuis plusieurs jours dans le grand Ouest. La gendarmerie a notamment indiqué celui des plateformes Intermarché de Rostrenen, près de Pontivy, dans les Côtes d'Armor, de Saint-Gérand dans le Morbihan et de Mellac en Ille-et Villaine, des plateforme Lidl à Guingamp dans les Côtes d'Armor et à Sautron en Loire-Atlantique, de la Scarmor de Leclerc au Relecq Kerhuon, près de Brest, dans le Finistère,  et à Saint-Etienne de Montluc en Loire-Atlantique, de la plateforme Casino de Gaël, en Ille-et Villaine dont les 300 employés se retrouvent en chômage partiel, selon la direction.

Aux producteurs laitiers se sont joints dans certains cas mais aussi des éleveurs de porcs, lapins et bovins.

Des mouvements ont également lieu dans l'Est, notamment sur une plateforme Lidl à Entzheim, au sud de Strasbourg, sur celle de Leclerc à Colmar, dans le Haut-Rhin, sur une base de Système U, près de Mulhouse, sur la plateforme Intermarché de Pagny-sur-Meuse, dans la Meuse, en Lorraine.

Dans la Loire, au contraire, des agriculteurs de la Confédération paysanne ont mis fin ce matin sous la pression des gendarmes et CRS, dépêchés par les Tribunaux de grande instance (TGI) de Roanne, Montbrison et Saint-Etienne, à l'occupation de trois laiteries, à La Talaudière (Coopérative Sodiaal), Andrézieux-Bouthéon (Lactalis) et Balbigny (Lactalis).

Pour tenter de calmer le monde agricole, leur ministre pour encore quelques semaines Michel Barnier, qui vient de remporter l'élection européenne en Ile-de-France et pourrait devenir Commissaire européen, est intervenu à Saint-Flour, dans le Cantal, devant le Congrès national des Jeunes agriculteurs (JA), branche de la FNSEA. Il s'y est fait sifflé mais a affirmé que pourraient être envoyés des inspecteurs du ministère des Finances dans les supermarchés ne jouant pas "le jeu de la transparence" sur les marges des produits.

De son côté, William Villeneuve, président des Jeunes agriculteurs, a estimé qu'il y a "quelque chose d'indécent" dans les marges de la grande distribution. Il souhaite sensibiliser les consommateurs à cette question.