Conflit au parti socialiste : Manuel Valls persiste et signe

Par latribune.fr  |   |  545  mots
Dans une tribune publiée ce mardi dans le journal Financial Times, en Grande-Bretagne, le député socialiste Manuel Valls a réitéré ses critiques contre son parti, qui risque selon lui de disparaître s'il ne se réforme pas. La veille, sur France 2, le député avait déclaré qu'il fallait "régler le problème du leadership" au parti socialiste et avait réitéré sa candidature à l'élection présidentielle de 2012.

Le député socialiste de l'Essonne, Manuel Valls, actuellement en conflit ouvert avec la première secrétaire du parti Martine Aubry, a publié ce mardi dans le FinancialTimes, en Grande-Bretagne, une tribune intitulée "Changer ou mourir : le dilemme de la gauche française".

Martine Aubry a sommé Manuel Valls la semaine passée de cesser ses critiques contre son parti ou de le quitter, un ultimatum aussitôt rejeté par le député.

"Trois tentatives présidentielles malheureuses et la récente sévère défaite aux européennes prouvent que le parti traverse une crise profonde", a-t-il déclaré au quotidien britannique. "Le Parti socialiste (PS) français est aujourd'hui en danger de mort" et la gauche "s'est progressivement enfermée dans une vision dépassée du monde".

Réinventer une doctrine

Selon Manuel Valls, "il ne suffit pas de dénoncer les insuffisances de la présidence actuelle" et "l'anti-sarkozysme par réflexe n'entame que la crédibilité de la gauche". "Une fois reconnues les limites du sarkozysme, restent encore à comprendre les raisons du déclin de la social-démocratie européenne et, plus singulièrement, du Parti socialiste français", relève Manuel Valls.

Il se dit convaincu que la gauche doit réinventer une doctrine qui lui permettra de poursuivre plusieurs buts à la fois : étendre le choix individuel, protéger les biens publics et "parvenir à une plus grande justice puisqu'il s'est avéré impossible de parvenir à l'égalité".

"Tant que nous n'avons pas réglé le problème du leadership, du chef, de l'équipe capable de porter ce projet et ces idées, nous ne nous en sortirons pas", a également déclaré le député lundi sur France 2.

Il a ainsi réitéré sa candidature à des élections primaires à gauche en vue de la présidentielle de 2012 et a répété qu'il fallait changer le nom du PS. Tout en avouant n'avoir pas trouvé d'alternative...

"Tombé dans le formol"

Arnaud Montebourg, député de Saône-et-Loire et membre de la direction Aubry, a de son côté appelé lundi le PS à "changer de nature". "Parce qu'il sera le parti de toutes les gauches ou de plusieurs gauches, il ne pourra pas être ou rester le Parti socialiste, parce qu'on ne peut pas garder un parti tombé dans le formol", a-t-il déclaré sur France Info.

Dans un entretien que publie le journal Le Parisien mardi, Jack Lang dit ne pas partager l'analyse de Bernard Henri-Lévy pour qui le Parti socialiste est "déjà mort". "Le PS n'est pas mort même s'il traverse une très grave crise d'identité", estime l'ancien ministre de la Culture. "J'apporte mon soutien amical et personnel à Martine Aubry. Mais force est de constater que le PS est devenu un arbre sec depuis trop longtemps".

Le président du groupe PS à l'Assemblée nationale Jean-Marc Ayrault a quant à lui dénoncé mardi les "attitudes morbides" de certains responsables de son parti consistant à "s'autoflageller" alors que le rôle du PS est "de jouer [sa] fonction de parti d'opposition". Le terme "socialiste" "est plus actuel que jamais, simplement il faut lui donner du contenu, des réponses aux questions de notre temps", a poursuivi le député-maire de Nantes.