La consommation des ménages français en produits manufacturés a rebondi de 2,3% en septembre après deux mois de baisse, selon des données corrigées (CVS/CJO) publiées ce vendredi par l'Insee. Sur l'ensemble du troisième trimestre, les dépenses en produits manufacturés, qui représentent environ le quart de la consommation totale des ménages en biens et en services, ont diminué de 0,2% après une hausse de 0,7% au trimestre précédent, précise l'Insee.

Les économistes s'attendaient en moyenne à une progression limitée à 0,5%. La baisse d'août a été confirmée à 1% mais celle de juillet a été révisée à -1,1%
au lieu de -1,2% initialement annoncé.

Le rebond de septembre s'explique par l'augmentation des achats d'automobiles et de textile-cuir, en hausse de respectivement 10,2% et 2,9% en volume, selon l'Insee.

Dans un communiqué, Christine Lagarde, ministre de l?Economie, a pris "note avec satisfaction de cette évolution encourageante. Conformément aux anticipations du gouvernement, la consommation continue de résister en France". Le ministre "constate que les effets de la prime à la casse sur les achats d?automobiles restent sensibles. Dans le projet de loi de finances actuellement en discussion à l?Assemblée nationale, le gouvernement propose de prolonger ce dispositif en 2010, tout en le recentrant progressivement."

Christine Lagarde "remarque enfin que le dynamisme de la consommation n?est pas seulement lié au secteur automobile. En septembre, tous les postes de la consommation enregistrent une augmentation significative. La consommation pourrait ne pas décrocher sensiblement au cours des prochains mois malgré la dégradation sensible du marché du travail et la hausse du chômage".

Par ailleurs, le secteur privé a enregistré une croissance en octobre pour le troisième mois consécutif, à un rythme sans précédent depuis le début 2008 mais qui n'a pas empêché l'emploi de se dégrader encore, montrent les indices des directeurs d'achats (PMI) provisoires publiés ce vendredi par Markit Economics.

L'indice flash composite, qui intègre industrie et services, a atteint un plus haut depuis janvier 2008 de 58,4 contre 54,8 (définitif) en septembre, s'installant nettement au-dessus de la barre de 50 à partir de laquelle il rend compte d'une expansion de l'activité. L'indice manufacturier a atteint 55,3 contre 53 en septembre, soit son meilleur niveau depuis novembre 2006. Et l'indice des services, qui avait franchi la barre des 50 en septembre, confirme sa remontée avec un bond de 4,6 points à 57,8 (contre 53,2) qui le fait revenir à un plus haut depuis février 2008, quand il était à 59,3.

Dans les deux cas, ces premiers chiffres du quatrième trimestre sont meilleurs que prévu puisque les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un PMI manufacturier à 53,4 et un indice à 53,9 dans les services.

"La France connaît un vrai regain de croissance qui semble assez bien réparti entre l'industrie et les services, les entreprises et le consommateurs", juge Chris Williamson, économiste chez Markit. "Nous sommes à un niveau compatible avec une croissance du PIB de l'ordre de 0,6% en variation trimestrielle", selon lui.