Le double emploi d'Henri Proglio fait toujours polémique

Par latribune.fr  |   |  386  mots
La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a estimé ce dimanche que le cumul par Henri Proglio de sa fonction de président non exécutif de Veolia et de PDG d'EDF ne devait pas durer "éternellement". L'opposition demande au dirigeant de faire un choix.

Après avoir essuyé les sifflets de l'Assemblée nationale, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, n'est plus prête à monter au front sur le sujet du double emploi d'Henri Proglio, le nouveau PDG d'EDF qui garde des fonctions au sein de Veolia. La question de son double salaire, auquel il a renoncé, et de sa future retraite créent la polémique depuis une semaine. Mais ce dimanche, Christine Lagarde a "lâché" Henri Proglio.

Dans une interview sur France 2, la ministre a estimé que le cumul par Henri Proglio de sa fonction de président non exécutif de Veolia et de PDG d'EDF ne devait pas durer "éternellement", même s'il n'y a pas de "cumul des fonctions opérationnelles". "Je pense qu'on n'est pas engagé dans deux entreprises avec la même intensité. Il est opérationnel dans l'une, président du conseil de surveillance dans l'autre. Ca ne durera pas éternellement non plus, il l'a d'ailleurs reconnu devant les commissions des assemblées", a-t-elle déclaré.

Outre la polémique sur la, ou plutôt les rémunérations d'Henri Proglio, c'est bien la question de la double fonction qui fait désormais débat. Et ce au sein même de la majorité. Emboîtant le pas à Christine Lagarde, le ministre du Budget, Eric Woerth, a estimé que la double casquette d'Henri Proglio devrait être une "situation transitoire, provisoire".

Du côté de l'opposition, le président du MoDem, François Bayrou, a appelé ce dimanche le patron d'EDF et de Veolia, à "choisir" entre les deux entreprises, estimant qu'il ne pouvait pas défendre à la fois "l'intérêt général" et "l'intérêt des actionnaires". Vendredi, le PS avait déjà demandé la démission d'Henri Proglio de la présidence de Veolia, estimant que c'était la seule décision "morale".

Si l'affaire crée des remous politiques, elle n'est pas non plus sans susciter un malaise même au sein de Veolia. Selon Le Parisien de ce dimanche, il régnerait une ambiance pesante au sein du conseil d'administration de groupe de services à l'environnement qui aurait mal digéré l'annonce du départ d'Henri Proglio, tout en gardant les rênes de Veolia. Un des administrateurs indique ainsi que le prochain conseil d'administration sera "sportif".