François Fillon flou sur l'équilibre budgétaire, ferme sur les fonctionnaires

Par latribune.fr  |   |  467  mots
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La France vise l'équilibre budgétaire en 2020, a déclaré ce mercredi le Premier ministre, qui justifie aussi le projet de décret sur la mobilité des fonctionnaires.

"On s'est fixé un objectif : repasser en dessous de 3% (de déficit rapporté au PIB, le produit intérieur brut, ndlr) en 2013 et atteindre l'équilibre à l'horizon 2020 (...) On s'est calé d'ailleurs à peu près sur ce que fait l'Allemagne", a expliqué ce mercredi matin François Fillon, sur Europe 1, après la transmission à la Commission européenne de la prévision actualisée des finances publiques françaises, qui prévoit un retour à un déficit public à 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2013.

Pour réduire le déficit public, "on va ralentir l'augmentation", a poursuivi François Fillon. "Il ne s'agit pas d'une politique d'austérité. Une politique d'austérité c'est quand on augmente les impôts et qu'on réduit les prestations."

Cette année, le déficit public est prévu à 8,2% du PIB. Pour arriver à 3% en 2013, il faudrait le réduire d'environ 100 milliards d'euros, soit plus de 5 points de PIB, ce qui constituerait une première depuis au moins un demi-siècle. Pour cela, le gouvernement veut que les dépenses de l'Etat et des collectivités locales progressent de moins de 1% par an à partir de 2011 et que les dépenses de Sécurité sociale augmentent de moins de 3%, a ajouté François Fillon.

"Cela ne s'est jamais vu mais c'est quand même encore une augmentation des dépenses. C'est une politique sérieuse de gestion que nous pouvons encore conduire parce que nous avons les marges pour le faire", a poursuivi le Premier ministre, pour qui "si cette politique n'est pas conduite maintenant, alors oui, dans quelques années, il n'y aura pas d'autre choix que la rigueur ou l'austérité."

Le chef du gouvernement a estimé par ailleurs que "les fonctionnaires auront plus de garanties que dans la législation précédente" avec le projet de décret sur la mobilité des fonctionnaires de l'Etat auquel, selon lui, on fait "un mauvais procès". "Franchement, cette polémique est grotesque. Aujourd'hui, l'Etat peut licencier un fonctionnaire qui refuse un poste" car "il est réputé démissionaire", a expliqué François Fillon.

"Dans le texte en préparation, l'Etat aura l'obligation de proposer trois postes à un fonctionnaire dont l'emploi est supprimé. Ces trois postes devront correspondre à son grade, à son projet professionnel, tenir compte de sa situation de famille et de son lieu de domicile". Selon lui, "cela veut dire que les fonctionnaires auront plus de garanties qu'ils n'en avaient dans la législation précédente s'agissant de leur carrière" et "c'est un mauvais procès qui est fait, j'espère par ignorance et pas par malveillance".

Le projet de décret relatif à "la situation professionnelle des fonctionnaires de l'Etat" fait craindre aux syndicats une brèche dans la garantie de l'emploi dont bénéficient les fonctionnaires.