Stress au travail : et les mauvais élèves sont...

Par latribune.fr  |   |  532  mots
Environ 65% des 1.500 grandes entreprises françaises ont accepté de répondre à la demande du ministère du travail en rendant publiques leurs démarches en matière de stress au travail. A ce petit jeu du "name and shame" ont été étiquetées d'un "feu rouge" (les entreprises qui ne proposent rien) : SFR, GSK, Picard Surgelés ou encore Labeyrie.

Après la vague de suicides à France Telecom, le ministre du Travail Xavier Darcos a demandé aux entreprises françaises de plus de 1.000 salariés de signer des accords sur le stress au travail ou d'entreprendre des démarches en ce sens. Elles avaient jusqu'au 1er février pour bien faire.

Afin de leur mettre la pression et les sensibiliser à cette problématique, le ministre a mis en ligne jeudi un classement des entreprises en trois catégories en fonction des efforts entrepris : "feu vert", celles qui ont signé un accord, "feu orange", celles qui ont entrepris une démarche. Un"feu rouge" a été attribué à celles qui soit n'ont pas répondu au questionnaire (environ un tiers, soit 600 entreprises), soit celles qui n'ont rien entrepris pour prévenir le stress au travail (12%).

Mauvais élèves

On trouve ainsi parmi les mauvais élèves : SFR, GSK, Picard Surgelés, Avis, C&A, Ikea France, NC Numericable, Prisma Presse ou encore Labeyrie.

"Les négociations sur le sujet du stress démarreront en mars 2010, même si le groupe a déjà évoqué ce sujet à plusieurs reprises avec les partenaires sociaux", s'est immédiatement défendu Picard dans un communiqué.

Ont de leur côté reçu un "feu orange" : France Telecom, Décathlon, Sony France, mars Chocolat, Maaf, MMA. France Télécom a bien entamé des négociations, tenant des dizaines de réunions sur le sujet, mais sans qu'un accord n'ait été conclu. En revanche, sa filiale Orange a récolté un "feu rouge".

Enfin, les entreprises vertueuses sont entre autres : PSA, Thales, GDF Suez, Rhodia, Yoplait, Sodexo, Sanofi-Aventis, Banque de France, Areva, Autoroutes du sud de la France, Canon France, Fnac Paris, Hachette Livre...

La méthode du "name and shame" choisi par le ministère a été fortement critiqué par le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine indépendantes et de croissance), qui dès le début du mois a dénoncé le "retour au pilori".

Responsabilité des dirigeants

Selon le ministère, les maladies professionnelles ne cessent d'augmenter ; 43.000 de plus en 2007 et 45.000 de plus en 2008. En 2007, le stress professionnel en France a coûté de 2 à 3 milliards d'euros, selon une étude de l'Inres.

Mercredi, un rapport remis au Premier ministre François Fillon a pointé la responsabilité du management dans les situations de stress. "Le problème de santé n'est pas un problème de la médecine du travail, c'est un problème de management". C'est un patron qui le dit, en l'occurrence Henri Lachmann, président du conseil de surveillance de Schneider Electric, l'un des auteurs du rapport, qui contribuera au futur Plan santé travail 2010-2014 .

Le secteur privé n'est cependant pas le seul concerné. Mercredi, les syndicats de Pôle Emploi ont fait part de leurs inquiétudes après deux tentatives de suicide au sein du service public de l'emploi en Languedoc-Roussillon et en Corse.

Emploi du temps surchargé, charges de travail excessives, carences en gestion humaine, métiers déstructurés, espaces de travails bouleversés, horaires de travail non contrôlés et salariés sous pression, sont les maux dénoncés par les syndicats de Pôle Emploi.