Nicolas Sarkozy face aux céréaliers en colère

Par latribune.fr  |   |  308  mots
Le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy est attendu ce matin dans une exploitation céréalière de l'Essonne, dans un contexte de forte crise de la filière, qui doit perdre cette année plus de 1 milliard de subventions de l'Union européenne.

Nicolas Sarkozy visite ce mardi matin une exploitation céréalière d'Ile-de-France dans un contexte de forte crise du secteur, qui s'estime doublement pénalisé par la crise économique et la diminution des aides européennes.

Le chef de l'Etat est attendu ce matin à Buno-Bonnevaux (Essonne) dans l'exploitation de Samuel Herblot, adhérent au syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA), dont la section Ile-de-France (IDF) a mené ces derniers mois plusieurs actions spectaculaires. Cet automne, une cinquantaine d'agriculteurs avaient notamment bloqué le trafic sur les Champs-Elysées ; le syndicat avait également en décembre déversé de la paille devant le palais présidentiel, avant de menacer de perturber la visite du chef de l'Etat au salon de l'agriculture. Nicolas Sarkozy les avait alors reçus, leur promettant cette visite dans l'Essonne.

En demande d'annonces

Les jeunes céréaliers demandent désormais des annonces. L'an dernier, la filière a vu ses revenus baisser de 51% dans la foulée de la chute des cours des céréales (-24%) qui avaient été au plus haut en 2006 et 2007. En moyenne, le monde agricole a enregistré une diminution de 34% de ses revenus en 2009.

La décision en 2009 de l'ancien ministre de l'Agriculture Michel Barnier de redistribuer les aides européennes dans l'optique d'une politique agricole commune (PAC) "plus juste" alimente plus encore leur colère. A partir de 2010 en effet, plus de 1 milliard d'euros vont être réorientés vers des secteurs à soutenir - agriculture bio, élevage - aux dépens des céréaliers qui étaient jusqu'à aujourd'hui les principaux bénéficiaires de la PAC.

Et les nouveaux programmes d'aides avec des prêts à taux bonifiés comme ceux annoncés ces dernières semaines pour venir en aide aux agriculteurs n'ont guère la cote auprès des céréaliers qui les jugent largement insuffisants.