L'industrie française et européenne prend le train de la reprise

Par latribune.fr  |   |  570  mots
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L'activité de l'industrie française a enregistré en novembre une croissance spectaculaire, la plus forte depuis huit mois, selon les indices publiés par la société Markit ce mercredi. Certains économistes se veulent toutefois prudents sur l'effet à attendre de cette hausse sur la croissance du quatrième trimestre. La tendance est également à la hausse dans la zone euro.

La reprise est bien là :  l'activité de l'industrie française a enregistré en novembre une croissance spectaculaire, la plus forte depuis huit mois, selon les indices publiés par la société Markit ce mercredi. L'indicateur reflétant l'activité globale du secteur a ainsi atteint 57,9 points, son plus haut niveau depuis dix ans. Une première estimation publiée le 23 novembre avait anticipé un indice certes en hausse, mais à un niveau moindre de 57,5 points.

Ce dynamisme de l'activité est porté par la hausse des nouvelles commandes, qui atteint son plus haut niveau depuis août 2000. Et ce sont les entreprises du "B to B" (commerce entre entreprises) qui enregistrent la tendance haussière la plus nette : "les secteurs des biens d?équipement et des biens intermédiaires signalent tous deux une augmentation des ventes supérieure à celle du secteur des biens de consommation", souligne Markit.

Première hausse de l'emploi depuis deux ans et demi

Pour répondre aux besoins, les fabricants français ont renforcé leurs effectifs : l'emploi enregistre sa première hausse depuis plus de deux ans et demi. Du fait de l'expansion des commandes, des tensions sur la chaîne d'approvisionnement sont palpables, se traduisant notamment par l'augmentation des délais de livraison des fournisseurs, selon Markit.

Les prix moyens des achats progressent par ailleurs à leur rythme le plus soutenu depuis cinq mois, les entreprises interrogées faisant part d'un renchérissement de certaines matières premières, en particulier les produits alimentaires. Conséquence logique, les prix de vente progressent également, leur taux de croissance affichant en novembre leur plus haut niveau depuis août.

Prudence

Toutefois, de l'avis de certains économistes, la prudence reste de mise. "Le niveau d'activité est encore faible", rappelle ainsi Alexander Law, chef économiste chez Xerfi ; "de mémoire, il correspond aux niveaux de 1997". Les carnets de commandes "ne sont pas si garnis" que cela non plus, pour preuve en est la situation de l'industrie automobile qui commence à pâtir de la fin de la prime à la casse.Il y a enfin une logique de correction par rapport à octobre, qui vu l'activité fléchir, en raison notamment des mouvements sociaux et des pénuries de carburants.

Ainsi, pour l'économiste, l'industrie française, qui "est une sous-traitante de l'industrie allemande", profite à ce titre de la croissance allemande. Pour autant, la hausse de l'indicateur Markit "n'offre pas de garantie d'une hausse de la croissance du PIB au quatrième trimestre". Nous "sommes encore en eaux troubles", estime-t-il.

On attend désormais à la fin de la semaine les résultats définitifs de l'enquête de Markit sur le secteur des services. Lors de ses premières estimations, cette dernière avait souligné des différences importantes entre la croissance des deux secteurs et indiqué que les prestataires de service enregistreraient probablement pour novembre la plus faible hausse de leurs nouveaux contrats depuis quinze mois.

De fortes disparités en zone euro

L'indicateur d'activité de l'industrie dans la zone euro s'est également redressé en novembre, de 54,6 points en octobre à 55,3 points en novembre. C'est toutefois un niveau inférieur à celui attendu par les experts de Markit. De grandes disparités séparent en effet les pays. L'Allemagne et la France mènent la reprise, indique Markit, tandis que les indices reculent en Italie, en Autriche, en Espagne. L'activité du secteur progresse en revanche en Irlande, son indicateur affichant un plus haut de quatre mois.