Des centaines de Français privés de réveillon de Noël

Par latribune.fr  |   |  536  mots
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Près de 200 passagers ont passé la nuit de Noël dans l'aérogare de Roissy CDG. D'autres sont arrivés bien plus tard que prévu.

Le trafic aérien est enfin revenu à la normale samedi à Roissy-Charles-de-Gaulle après les chutes de neige qui ont semé la pagaille ces deux derniers jours non seulement dans les aéroports parisiens, mais également dans les gares et sur les routes.
La tendance est d'ailleurs la même sur les réseaux routier et ferroviaire. Les chutes de neige se sont heureusement raréfiées en ce jour de Noël. Meteo France a néanmoins maintenu neuf départements en vigilance orange.

Coincées à Roissy, près de 200 personnes ont passé le réveillon dans l'aérogare, après l'annulation vendredi de 670 vols en raison d'un manque de liquide de dégivrage qui a valu de vives critiques à Aéroports de Paris. La ministre veut également savoir "ce qu'on peut faire pour, dans une situation exceptionnelle, sécuriser certains types d'approvisionnement de glycol". Le secrétaire d'Etat aux Transports Thierry Mariani leur a rendu visite dans la nuit. Il a promis lui aussi de chercher toutes les responsabilités de tous les dysfonctionnements, une fois les fêtes passées.

Des agents d'ADP ont parcouru les terminaux 2F puis 2D pour distribuer des boîtes contenant des jouets et une messe catholique a été célébrée sur place. Dès ce samedi matin, tous les vols prévus ont été assurés, a souligné une porte-parole d'ADP, tout en reconnaissant que le trafic reste traditionnellement faible le jour de Noël.

Reste que plusieurs milliers de passagers qui souhaitaient passer le réveillon en famille ont dû s'armer vendredi de patience. Et le manque de glycol, à l'origine des retards, a évidemment fait l'objet d'une polémique. Le directeur exécutif d'Air France-KLM, Pierre-Henri Gourgeon, a déploré vendredi les difficultés d'approvisionnement en glycol, liquide nécessaire pour le dégivrage des avions, estimant que c'était "peu admissible".

"Depuis que Roissy existe, on n'a jamais vu ça", s'est défendu Pierre Graff, PDG d'Aéroports de Paris, qualifiant de "circonstances exceptionnelles", les chutes de neige qui ont perturbé le trafic de la plate-forme. Il a assuré sur RTL que les réserves en Glycol menaçaient de s'épuiser mais qu'il n'y avait pas eu une pénurie totale. Pour résoudre les problèmes de dégivrage, ADP a dû faire venir vendredi du glycol des Etats-Unis par avion et samedi d'Allemagne par camion.

La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui s'est rendue samedi matin à Roissy, a annoncé avoir ordonné une mission d'inspection, avec un premier rapport attendu le 10 janvier, pour "clarifier un peu les choses." "Je veux savoir si on a juste risqué la pénurie de glycol ou si on a été dans une situation de pénurie qui a modifié le plan de vol de la journée de vendredi", a-t-elle dit lors d'un point de presse.

Les passagers qui avaient opté pour le train ont également du faire contre mauvaise fortune bonnes grâce. La SNCF, qui attendait près de deux millions de voyageurs dans les gares jusqu'à dimanche soir, a certes pu faire rouler ses trains normalement depuis vendredi mais avec une limitation de la vitesse engendrant des retards dans l'Est et le Sud-Est.