Les petits patrons sceptiques sur l'idée d'un congé paternité obligatoire

Par Isabelle Moreau  |   |  287  mots
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La journée de la femme, du 8 mars, voit chaque année fleurir de nouvelles propositions pour doper l'égalité hommes-femmes. L'idée de la présidente du Medef, Laurence Parisot, de créer un congé de paternité obligatoire interpelle salariés et dirigeants.

L'idée fait un peu de "buzz". A l'occasion de la journée de la femme, la présidente du Medef, Laurence Parisot, a proposé la création d'un congé de paternité... obligatoire. Celui-ci serait dans un premier temps moins long que celui des femmes mais "inciterait aussi les pères à partager dès le premier jour, les tâches familiales", estime la patronne des patrons dans un entretien accordé à Elle.

Actuellement, les pères peuvent prendre, s'ils le souhaitent, un congé de paternité de onze jours, lors de la naissance de leurs enfants. Une étude de l'Observatoire sur la responsabilité sociétale des entreprises (Orse) montre que, sur les 165 accords d'entreprise signés en 2010, 63% comportent une disposition sur le congé parental. Un chiffre qui s'élevait à 29% il y a trois ans.

Si le ministre du Travail, Xavier Bertrand, n'a pas balayé l'idée d'un revers de main, beaucoup de chefs d'entreprise, notamment de PME et de TPE, s'interrogent sur la faisabilité de la mesure.

En revanche, Xavier Bertrand a estimé que la création, proposée là encore par Laurence Parisot, d'un ministère dédié aux droits des femmes n'était pas "la meilleure solution" face aux inégalités qui persistent avec les hommes, dans un entretien publié dimanche dans Le Parisien.

"Pourquoi beaucoup de réunions dans la plupart des entreprises ont encore lieu en fin de journée ? Se mettre à la place des femmes et prendre en compte la conciliation entre la vie professionnelle et la vie personnelle, c'est important", a-t-il fait valoir.

Il a également annoncé que serait publié "avant l'été" un décret instaurant des pénalités financières pour les entreprises ne respectant pas l'égalité hommes-femmes.