Un projet PS à 25 milliards d'euros sur cinq ans

Par latribune.fr  |   |  591  mots
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Le projet du Parti socialiste pour 2012 sera officiellement dévoilé ce mardi. Mais déjà certaines propositions ont fuité. Leur coût est établi à 5 milliards d'euros par an de 2012 à 2017.

Le projet de programme socialiste pour 2012 doit être rendu public mardi. Pourtant, en substance, il est déjà connu depuis le week-end. Le Journal du Dimanche (JDD) a ainsi révélé que ce programme comporte vingt propositions.

Pour financer ce projet, une marge budgétaire de 25 milliards d'euros sur cinq ans est envisagée en tablant sur une croissance du PIB de 2,5% par an. Pour y parvenir des réformes fiscales sont prévues comme la fusion de l'impôt sur le revenu et de la contribution sociale généralisée (CSG) mais aussi la création d'une TVA écomodulable.

En marge de ces "fuites", le président PS de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Jérôme Cahuzac, présentait lundi une proposition de "nouveau pacte fiscal" censé être compatible avec le projet de programme de son parti. "Je crois qu'une hausse des prélèvements obligatoires est hélas nécessaire", a-t-il déclaré en conférence de presse. L'objectif pour 2013, c'est de ne pas dépasser les 45% de PIB de prélèvements obligatoires, soit un peu plus que les 43,7% visés par le gouvernement actuel. Un abaissement des niches fiscales est aussi prévu.

Ces mesures fiscales doivent réduire la dette d'ici 2014 et surtout permettre de financer des mesures pour une "France du respect", selon les mots de Martine Aubry, Premier secrétaire du PS, qui s'adressait samedi aux jeunes socialistes. Les jeunes, justement, devraient bénéficier de la création de 300.000 "emplois avenir". Pour 3,6 milliards d'euros en tout, ces emplois devraient être créés surtout dans la filière écologique et 100.000 devraient être mis en place dès la première année en cas de victoire socialiste en 2012.

Le PS propose aussi d'encadrer les salaires des patrons dans les entreprises où l'Etat est actionnaire. Concrétement, dans ces entreprises (Renault, Areva, EDF, GDF-Suez, SNCF, la Poste, etc... ) les "salaires des patrons seront limités à une échelle de 1 à 20" explique le JDD. Cette proposition fait écho à l'idée de Jean-Luc Mélenchon de proposer l'instauration d'un salaire maximal au niveau de 20 fois le salaire le plus bas.

Logement, famille, éducation, santé, sécurité et vieillesse figurent aussi dans le programme de réforme que proposera officiellement le PS mardi.

Pas encore offciellement dévoilé, le projet est déjà critiqué

Le bal des "petites phrases" n'a pas tardé. Le parti de Jean-Luc Mélenchon, dont semble s'inspirer le PS avec sa proposition de limitation de salaire des patrons, n'a pas hésité à critiquer ce projet. Dès dimanche, un communiqué fustigeait un projet "ni socialiste ni réaliste".

A droite, Luc Châtel, ministre de l'Education national, ironisait quant à lui en déclarant : "on est un peu passé du care à l'antiquaire", en référence aux système de "protection" ("care") cher à Martine Aubry. Toujours au gouvernement, Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche est allée dans le même sens en qualifiant le projet comme étant "déjà dépassé".

De son côté, Dominique de Villepin, président de République solidaire, a répondu au PS en formulant des propositions. Parmi elles, un revenu minimum garanti à 850 euros par mois est censé "engager une véritable révolution de la dignité". Sur le plan social, l'ancien Premier ministre plaide pour une cogestion des entreprises. Sa candidature à la présidentielle ne devrait pas être officialisée avant la fin de l'année, a-t-il enfin déclaré sur l'antenne de France 3 Nord/Pas-de-Calais.