Plus de quatre Français sur dix pensent avoir un jour besoin d'un logement social

Par Marina Torre  |   |  506  mots
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Les logements sociaux ne sont plus réservés aux plus démunis, 44% des Français estiment possible d'avoir un jour à en demander l'accès. Une enquête sur les HLM, publiée ce jeudi par l'Union sociale pour l'habitat, indique aussi que les sondés en ont une image plutôt positive.

Vivre un jour dans un logement social, 44% des Français estiment que cela peut leur arriver. C'est l'un des résultats d'une enquête TNS Sofres pour l'Union sociale pour l'habitat (USH). L'organisme réunissant tous les acteurs du logement social publiait ce jeudi son premier baromètre sur l'image des Habitations à loyer modéré en France. Ils sont même 50% à penser que leurs enfants pourraient avoir un jour besoin d'un tel logement.

Sentiment de précarité

Les problèmes de financement déjà ressentis par près d'un Français sur cinq expliquent peut-être ce sentiment d'insécurité. En effet, 17% des Français déclarent avoir des difficultés à payer son loyer ou rembourser son emprunt immobilier et quasiment un quart des personnes interrogées pour ce sondage déclare vouloir changer de logement mais ne pas pouvoir le faire. "Le logement - toujours plus cher, toujours moins accessible - est devenu une préoccupation centrale" aux yeux des Français, note Thierry Repentin, président de l'Union sociale pour l'habitat et sénateur de la Savoie.

Certes, les propriétaires sont un peu moins nombreux à craindre de perdre un jour leur habitation mais ils sont tout de même 36% à estimer possible de demander un jour l'accès à un logement social. "Les gens savent qu'il y a des parfois des ruptures dans les parcours de vie", commente Emmanuel Rivière, directeur du Département Opinion chez TNS Sofres. Une majorité de sondés (57%) considèrent ainsi que la vie dans un HLM est un passage lié à des difficultés personnelles plus qu'une solution durable. Les 18-24 ans sont d'ailleurs 70% à envisager le logement social comme une aide temporaire.

Des HLM pour tous ?

"Les gens ne veulent plus de logement sociaux réservés au plus démunis", relève le président de l'USH. Ils sont un sur quatre à souhaiter qu'ils soient aussi destinés aux personnes ayant un revenu modeste. Les conditions d'attribution restent cependant floues puisque 28% des personnes ne savent pas qui décide d'attribuer un logement social.

Dans l'ensemble,  plus de la moitié des sondés ont des HLM une image plutôt bonne. Considérés comme indispensables, ils sont avant tout perçus comme  un moyen de se loger à un prix abordable. Pour une quittance moyenne de 500 euros par mois, "les logements sociaux ont des superficies supérieures au privé", explique Thierry Repentin.

Moins de stéréotypes que prévu

Des stéréotypes sont toutefois toujours accolés aux logement sociaux. Insécurité, problèmes d'entretien, d'insonorisation, mauvaise intégration avec les centre-villes... Ces griefs sont partagés par une majorité de sondés. Mais les clichés évoluent et 65% des personnes interrogées ont ainsi conscience que les HLM ne sont pas forcément des "tours et des barres", ni des ghettos. Une majorité estime aussi que ce sont "des lieux de vie comme les autres". Leur utilité est reconnue par une quasi unanimité des personnes et la nécessité d'en construire de nouveaux fait presque consensus.