Sarkozy sur la même ligne que Guéant au sujet de l'immigration légale

Par latribune.fr  |   |  333  mots
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Dans un entretien que publie l'hebdomadaire L'Express ce mercredi, le chef de l'Etat donne raison à son ministre de l'Intérieur. Pour Nicolas Sarkozy, la France doit "adapter l'immigration économique" au fait que la population active augmente en France de 110 personnes par an.

"Avec nos difficultés à fournir un travail à tous nos nationaux, et un chômage à 23% pour les étrangers non communautaires, nous devons nous poser la question de l'immigration légale : c'est du bon sens". Alors que le sujet de l'immigration légale divise la majorité présidentiellen, Nicolas Sarkozy a tranché. Dans une interview à paraître mercredi dans l'Express, le chef de l'Etat donne de toute évidence raison à Claude Guéant favorable à une baisse de l'immigration légale. Nicolas Sarkozy souligne dans cet entretien que la population active augmente de 110.000 personnes par an en France, "c'est-à-dire qu'avant de faire reculer le chômage d'une unité, il faut avoir déjà créé 110.000 emplois!".

"Je ne dirais pas la même chose si je dirigeais l'Allemagne, où il y a 100.000 actifs de moins par an", ajoute-t-il dans l'interview dont l'Express publie des extraits sur son site internet. "Je n'ai jamais été pour l'immigration zéro, car les civilisations s'effondrent par la consanguinité et non par le 'melting pot'. Mais nous devons adapter l'immigration économique à ces réalités et faire en sorte que notre formation professionnelle réponde aux besoins de notre économie", dit-il encore.

Schengen dans le collimateur du chef de l'Etat

Nicolas Sarkozy appelle d'autre part une nouvelle fois à la réforme des accords de Shengen sur la libre circulation des personnes dans les pays européens qui les ont ratifiés, "aujourd'hui en bout de course". "Qui gère Schengen à Bruxelles? Personne. Qui évalue Schengen aux frontières? Personne. Qui évalue les bonnes pratiques dans Schengen? Personne", déclare-t-il.

Le Président indique que la France fera des propositions sur le sujet lors du conseil européen de juin à la lumière des tensions qui l'ont opposée récemment à l'Italie à propos de l'afflux de réfugiés tunisiens. "Si un pays européen ne peut garder ses frontières, la question de la suspension provisoire de Schengen doit être posée sans tabou', indique le président de la République.