Les entreprises françaises n'économisent pas l'eau

Par Dominique Pialot  |   |  474  mots
Infographie La Tribune/BHEDOUIN
La plupart des sociétés ne se soucient pas de cette ressource. D'importantes économies pourraient pourtant être réalisées.

Accessible, bien gérée, sans risque de pollution ni de pénurie... C'est ainsi que la plupart des chefs d'entreprises français (6 % de la consommation nationale) perçoivent la ressource en eau. Ou qu'ils la percevaient lorsque l'Ifop a mené, en février dernier, l'une des toutes premières études sur le sujet auprès de 502 entreprises de plus de 50 salariés, selon la méthode des quotas. C'était avant que 56 départements français ne soient frappés par la sécheresse.

Aussi, alors même qu'ils sont une majorité (78 %) à la juger plutôt coûteuse, et prétendent prêter attention à leur consommation, en réalité ils ne sont qu'une petite moitié (49 %, contre 60 % pour la facture d'électricité) à connaître le montant de leur facture annuelle. Et ils sont moins nombreux encore (47 %) à mettre en place des mesures pour la faire baisser en diminuant leur consommation. Les industriels et les plus grandes entreprises sont les plus nombreux à avoir mis en place des mesures d'économies, tout comme celles qui ont déjà connu des incidents liés à l'eau (accidents, fuites, inondations, etc.). Ceux-ci ne sont pas rares : 45 % des entreprises de l'échantillon y ont déjà été confrontées et en ont subi des coûts, de la réalisation de travaux jusqu'à la destruction de stocks, l'interruption d'activité, voire le paiement d'amendes.

Manque d'informations

Pourtant, même les actions les plus simples, telles que la relève régulière des compteurs ou la détection systématique des fuites, ne sont réalisées que par une minorité (46 %) des entreprises. Alors même que celles qui ont franchi le pas affirment (à 59 %) avoir réalisé d'importantes, voire de très importantes (11 %) économies, 74 % de celles qui ne font rien pensent que le jeu n'en vaut pas la chandelle. Elles reconnaissent aussi qu'elles manquent d'informations sur les solutions, et les attendent d'abord (55 %) de la part des opérateurs d'eau, dans une moindre mesure (34 %), des collectivités locales, mais beaucoup moins de l'État (8 %).

De quoi conforter Hydrelis, commanditaire de cette étude. Cette entreprise de Boulogne-sur-Mer a développé une gamme de disjoncteurs, parfois complétés d'un compteur et d'une radio, dotée d'une autonomie de sept à douze ans. Capables de couper l'eau suite à la détection d'anomalies (fuite, robinet laissé ouvert, rupture de canalisation), ils permettent une économie moyenne de 30 %. Bien implantée sur le marché des collectivités locales (lycées, stades, parcs, logement social...) aux côtés des opérateurs, Hydrelis s'attaque à celui des entreprises.

France Telecom est en train d'équiper ses sites des régions Centre et Rhône-Alpes. De nombreux appels d'offres sont en cours. « En permettant une gestion centralisée, notre solution est particulièrement adaptée à des entreprises multisites, comme des chaînes de distribution », précise Thierry Sartorius, président fondateur d'Hydrelis.