Sécheresse : Sarkozy détaille son plan pour les agriculteurs

Par latribune.fr  |   |  476  mots
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Lors de son déplacement sur les terres de Ségolène Royal en Poitou-Charentes, le chef de l'État a annoncé un plan d'aides aux agriculteurs passant pour l'essentiel par des avances de trésorerie. Le coût de ces mesures est évalué à près d'un milliard d'euros par François Fillon.

Les agriculteurs qui tablaient sur une injection de subventions directes resteront sur leur faim. Confronté au printemps le plus chaud depuis 1900, une partie des exploitants agricoles peine à nourrir ses animaux faute de fourrage. Nicolas Sarkozy, qui s'est rendu jeudi chez des éleveurs de Charente, a expliqué la stratégie de l'exécutif pour répondre à cette crise. "L'essentiel de ce qu'on va faire, c'est de vous donner des marges de man?uvre de trésorerie et de décaler tous les remboursements d'un an", a ajouté le chef de l'État. Il s'agit des prêts consentis en 2009 aux éleveurs dans le cadre d'un plan exceptionnel de soutien à l'agriculture qui portait sur 1,65 milliards d'euros. L'Etat pdevrait prendre en charge durant cette année de déclage les intérêts de ces crédits.

Pas question donc d'annoncer des subventions directes. "Ne retombons pas dans la mauvaise habitude de vous donner des allocations qui seront déclarées illégales dans quelques mois » a justifié Nicolas Sarkozy qui se référait à des décisions antérieures de la Commission européenne. Le 31 mai dernier, Bruno Le Maire avait annoncé le lancement du processus d'indemnisation des agriculteurs frappés par la sécheresse avec la mobilisation du Fonds nationale de garantie des calamités agricoles (FNGCA). Ce fonds sera doté de 200 millions d'euros a précisé ce jeudi le président de la République. Cependant les premières indemnisations ne devraient pas parvenir aux agriculteurs sinistrés avant la mi-septembre et d'ici là il y a urgence d'où les mesures de trésorerie. Autre ballon d'oxygène, les agriculteurs situés dans les zones sinistrées seront d'autre part exonérés cette année de taxe sur le foncier non bâti, ce qui représente un coût de 300 millions d'euros pour l'Etat, a précisé Nicolas Sarkozy.

Nicolas Sarkozy a par ailleurs annoncé que les ministres de l'Agriculture, de l'Ecologie et de la Défense, le président de la SNCF et les représentants du monde agricole se réuniraient la semaine prochaine pour étudier le transport par train ou camions militaires des fourrages et de la paille.
Ces convois pourraient exceptionnellement avoir priorité sur les passagers pendant les semaines les plus cruciales.
Il a également lancé un appel solennel aux céréaliers pour qu'ils ne broient pas leur paille et la réservent aux éleveurs.
A plus long terme, le chef de l'Etat a annoncé la mise en place d'un plan quinquennal de création de retenues d'eau

A ce plan gouvernemental, dont le coût a été estimé par le Premier ministre, François Fillon, à "près d'un milliard d'euros", s'ajoutent les 700 millions d'euros de prêts de trésorerie à taux privilégiés que le Crédit agricole a déclaré vouloir débloquer pour les éleveurs.