La "prime dividende" ne séduit pas les DRH

Par Isabelle Moreau  |   |  341  mots
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Selon un sondage réalisé par le Cercle des DRH, seulement un quart des DRH envisagent de verser la prime de partage des profits à leurs salariés.

Les entreprises se sont-elles emparées de la "prime à 1.000 euros" ou "prime Sarkozy" ? C'est la question clé du sondage réalisé par le Cercle des DRH auprès d'une quarantaine de directeurs de ressources humaines. Résultat : seuls 27% d'entre eux envisagent le versement d'une prime de partage des profits. Loin des 1.000 euros un temps envisagés par le ministre du Budget, le montant de celle-ci se situerait dans une fourchette allant de 250 euros à 700 euros. Par ailleurs, "rares sont les sociétés qui relient le montant de la prime à l'importance des bénéficies ou à un indice de performance de leur personnel, même si tout rapport ne peut être exclu puisqu'il s'agit d'une condition indirecte posée par la loi", rappelle Sylvain Niel, avocat conseil en droit social chez Fidal et président du Cercle des DRH.

Des rapports sociaux perturbés

Le sondage montre également que les dirigeants des groupes français se plaignent d'une distorsion de concurrence avec leurs homologues étrangers qui échappent souvent à cette prime par l'effet d'une redistribution de dividende effectuée hors de France. Ils formulent également une autre critique, à savoir que cette nouvelle obligation perturbe les rapports sociaux au sein des filiales étrangères dans la mesure où, par un effet de contagion, les syndicats des autres pays revendiquent le bénéfice de cette prime pour tous les salariés du groupe au niveau mondial.

Un supplément d'intéressement

De leur côté, les autres entreprises sondées adoptent un supplément d'intéressement (25%) ou estiment ne pas être concernées par cette prime (48%). Dans ce dernier cas, c'est l'appartenance à une multinationale étrangère ou l'absence de progression des dividendes qui fait obstacle au versement de celle-ci. "Il est vrai aussi qu'avec la crise qui perdure le montant des dividendes baisse par rapport aux exercices de référence", rappelle Sylvain Niel. Au final, les sociétés concernées se retrouvent contraintes d'accorder à leurs salariés un avantage financier qu'elles n'avaient pas envisagé au moment des clôtures de leurs exercices.