Le budget français de la Défense défie la crise

Par Michel Cabirol  |   |  378  mots
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Les crédits dédiés aux armées vont augmenter en 2012 de 1,8%, à 31,72 milliards d'euros, dont 1 milliard de recettes exceptionnelles.

Epargné... Le budget de la Défense défie la crise financière et économique. Le gouvernement va annoncer ce mercredi une enveloppe budgétaire (hors pensions) pour les armées en hausse de 1,8 % par rapport à la Loi de finances initiale (LFI) - soit 550 millions d'euros - pour atteindre 31,72 milliards d'euros, dont 16,5 milliards pour les équipements. « Le budget 2012 s'inscrit dans la lignée du budget triennal et de la Loi de programmation militaire », note-t-on froidement à l'Hôtel de Brienne. Ce sera donc à l'appréciation de la nouvelle équipe à l'issue du scrutin du 6 mai de l'élection présidentielle, de valider ou non les orientations budgétaires de l'actuel gouvernement. Les dépenses de défense représentent 1,9 % du PIB (pensions comprises).

Vente de fréquences

Au chapitre des bonnes nouvelles, le ministère de la Défense va bénéficier en 2012, en vue de compléter les crédits budgétaires du budget de la défense (30,63 milliards d'euros), de recettes exceptionnelles (1,088 milliard) issues notamment des ventes de fréquences de très haut débit mobile 4G (936 millions) et d'actifs immobiliers (160 millions). Les équipes budgétaires du ministère ont également réussi à obtenir de Bercy un « bonus » de 100 millions d'euros pour les hausses de carburants opérationnels. Elles doivent également finaliser les négociations sur la vente du système de satellites de télécommunications Syracuse (400 millions d'euros espérés).

Les militaires comptent également réduire l'an prochain les dépenses générées par les opérations extérieures (Opex), qui ont explosé en 2011 avec l'opération en Libye (Harmattan). Au total, les surcoûts ont atteint environ 1,2 milliard, dont 300 à 350 millions (primes, munitions...) pour vaincre les troupes du colonel Kadhafi. Dans ce contexte, l'Hôtel de Brienne négocie actuellement avec Bercy le financement résiduel (550 millions) de ce surcoût, 630 millions avait déjà été provisionnés en début d'année et 70 millions devant être versés par l'Onu. « Le principe d'un financement interministériel des 550 millions est acquis », assure-t-on au ministère. Résultat des négociations : fin octobre, début novembre. Dans le budget 2012, le ministère a inscrit en Loi de finances une provision identique à celle de 2011 (630 millions), escomptant des retraits partiels au Kosovo et en Afghanistan.