Les ouvriers meurent toujours plus tôt que les cadres

Par Isabelle Moreau  |   |  359  mots
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Selon une étude de l'Insee, l'espérance de vie s'accroît, mais les inégalités sociales face à la mort perdurent. Les hommes cadres de 35 ans vivent en moyenne 6,3 ans de plus que les hommes ouvriers.

En 25 ans, les hommes de 35 ans ont gagné cinq années d'espérance de vie et les femmes quatre années et demie. L'étude de l'Insee, dévoilée ce mercredi, précise également que si toutes les catégories sociales ont profité de ce progrès, les écarts entre cadres et ouvriers perdurent. Les hommes cadres vivent en moyenne 6,3 années de plus que les hommes ouvriers, dans les conditions de mortalité de 2000-2008.

Les femmes vivent plus longtemps que les hommes

A 35 ans,les hommes cadres peuvent espérer vivre encore 47,2 ans, et les hommes ouvriers 40,9 ans. Chez les femmes, l'écart est moindre, puisque seules trois années séparent à 35 ans les cadres des ouvrières. Quelle que soit la catégorie sociale à laquelle elles appartiennent, les femmes vivent plus longtemps que les hommes. Ainsi, à 35 ans, une femme ouvrière peut espérer vivre plus longtemps qu'un homme cadre (83,7 ans, contre 82,2 ans).

Un ouvrier sur deux n'atteindra pas 80 ans
« Les écarts d'espérance de vie illustrent bien les inégalités sociales face à la mort, mais il s'agit d'une moyenne qui ne met pas en évidence le risque de mourir précocément par exemple. Pour les hommes comme pour les femmes, ce risque est plus élevé pour les ouvriers que pour les cadres », ajoute l'Insee. Un homme de 35 ans a 13 % de risque de mourir avant 60 ans s'il est ouvrier, contre 6 % s'il est cadre. Parmi les hommes, un ouvrier sur deux n'atteindra pas 80 ans, contre un cadre sur trois.

Les cadres ont moins d'accidents du travail

La profession exercée tout au long de la vie explique en partie ces écarts. Les cadres ont moins d'accidents, de maladie ou d'exposition professionnels que les ouvriers. Ils appartiennent également à un groupe social dont les modes de vie sont favorables à une bonne santé. Les auteurs de l'étude notent également que « l'état de santé lui-même peut influer sur l'appartenance à une catégorie sociale : une santé défaillante peut empêcher la poursuite d'études, le maintien en emploi ou rendre plus difficile l'accès aux emplois les plus qualifiés en cours de carrière », notent-t-ils.