La pénibilité du travail reste forte en France pour les employés des services et les ouvriers

La dernière enquête du ministère de l'Emploi sur les conditions de travail en France, intitulée "Une pause dans l'intensification du travail", met en évidence la baisse de la polyvalence mais l'augmentation de contraintes de temps. Les horaires atypiques sont en progression pour toutes les catégories socio-professionnelles.

C'est une enquête sur les conditions de travail en demi-teinte qu'a rendu publique ce mercredi la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère de l'Emploi. Réalisée en 2005, elle indique "une pause dans l'intensification du travail" des salariés en France par rapport à 1998.

Ainsi, ils sont moins nombreux à déclarer devoir se dépêcher "toujours ou souvent" : 48% des salariés en 2005 contre 52% en 1998. De même, la polyvalence est en recul de cinq point (18% contre 23%). Ces améliorations concernent l'ensemble des catégories socio-professionnelles.

Pour autant, l'enquête met en évidence la dégradation d'un certain nombre d'indicateurs. En particulier, certaines contraintes de temps augmentent, comme "devoir abandonner une tâche pour une autre plus urgente" (59% des salariés en 2005 contre 55% en 1998). Aux contraintes de production s'ajoutent celles liées au client : plus d'un salarié sur deux (53%) déclarent "avoir un rythme de travail imposé par une demande extérieure à satisfaire immédiatement".

Parallèlement, les marges de manoeuvre des salariés tendent à se réduire, les indications précises concernant davantage de salariés, qui sont moins nombreux à pouvoir régler eux-mêmes les incidents survenant dans leur travail. Dans le même temps, les horaires atypiques progressent et tendent à devenir la norme pour un nombre croissant de salariés. Ainsi, la proportion de salariés travaillant la nuit augmente, parfois fortement : la part des ouvrières qualifiées soumis à des horaires de nuit a presque doublé (10% en 2005 contre 6% en 1998).

Le travail du dimanche est également de plus en plus fréquent. En outre, les salariés sont de plus en plus nombreux à travailler habituellement le samedi, le dimanche ou la nuit, toutes catégories socio-professionnnelles confondues, et non plus de manière occasionnelle.

Les pénibilités physiques tendent à se stabiliser pour l'ensemble des salariés, sauf une : les charges lourdes, qu'elles soient à soulever ou à déplacer, concernent désormais près d'un salarié sur quatre. Surtout, une part croissante d'employés du commerce et des services (57%) et d'ouvriers (64%) sont confrontés à une telle pénibilité.

La progression la plus forte entre 1998 et 2005 concerne les ouvriers, pour lesquels les expositions au bruit et aux secousses ou vibrations sont en progression, tout comme le travail à la chaîne. Ils sont également plus nombreux à être pendant longtemps dans une posture pénible (plus d'un sur deux) ou, comme les employés des services, debout (près de 8 sur 10 pour les deux catégories).

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