Les PME et les ETI seraient les premières victimes d'une restriction du crédit bancaire

Par Fabien Piliu  |   |  402  mots
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Dans une étude exclusive dévoilée par La Tribune, la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP) redoute les conséquences d'une crise du crédit bancaire sur les PME et les ETI. Cette fragilité serait la conséquence de la faiblesse de leurs fonds propres et de leur incapacité à auto-financer leurs projets.

Après les économistes et les organisations patronales, c'est au tour des réseaux consulaires de s'alarmer de la fragilité du financement à long terme des PME et des ETI non cotées. Une question qui se pose avec d'autant plus d'acuité qu'un durcissement brutal du crédit bancaire est envisageable. «Il y a une réelle urgence à trouver des solutions. Les banques sont sous pression, fragilisées par la crise de la dette souveraine. Elles pourraient durcir l'accès au crédit», explique Cécile André-Leruste, associée chez Roland Berger, élue de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP). Dans ce contexte, elle dresse dans une étude que La Tribune dévoile en exclusivité un tableau plutôt pessimiste de la situation présente des entreprises en raison de leur structure de financement. «Les PME-ETI sont structurellement dépendantes du financement bancaire aussi bien à court terme qu'à long terme. La baisse du taux d'autofinancement des entreprises enclenché pendant les années 1990, conjuguée à la faiblesse des financements alternatifs par les marchés et les acteurs du capital-investissement, accentuent cette dépendance», avance-t-elle. Les évolutions du cadre prudentiel des banques et des assureurs n'arrangent rien. (retrouvez le rapport inter-commissions de la CCIP).

Des solutions techniques et une volonté politique sont réclamés

Des solutions s'imposent donc pour pérenniser l'avenir des entreprises tricolores, moins radieux que celui anticipé par leurs homologues outre-Rhin (lire ci-contre). Cécile André-Leruste suggère d'appliquer un taux réduit d'impôt sur les sociétés aux PME qui réinvestissent leurs bénéfices dans leur capital, une proposition portée par la CGPME et le Parti socialiste. Elle plaide aussi pour le doublement du plafond des versements des particuliers dans le cadre du dispositif Madelin pour les souscriptions au capital des petites entreprises ainsi que pour la modulation de l'avantage fiscal des contrats d'assurance-vie en fonction du risque et de la durée de détention pour inciter les assurés à placer leur épargne en titres d'entreprises. Mais ces dispositions techniques ne pourront pas tout. Cécile André-Leruste souhaite donc une intervention accrue des acteurs publics du financement, comme Oseo, la CDC et le FSI qui s'apprêtent à unir leurs forces sous la marque «FSI PME». (La Tribune du 11 mars), afin que ceux rationalisent leurs efforts. «Les dispositifs de soutien sont trop nombreux pour être efficaces», estime la fiscaliste.