Le scénario catastrophe de S&P pour la France

Par latribune.fr, avec AFP  |   |  363  mots
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Dans le cas où la zone euro entrerait en récession, la note de la France risquerait d'être abaissée, prévient une étude publiée par l'agence Standard & Poor's ce vendredi.

Dans un scénario catastrophe, où la production intérieure reculerait dans la zone euro, l'agence Standard & Poor's dégraderait d'un cran la note de la France. Celle-ci passerait alors de AAA à AA+.

L'agence de notation financière prendrait cette décision dans deux cas de figure : une "simple" récession ou bien une récession accompagnée d'une forte hausse des taux d'intérêt. Même dans le cas le plus extrême, les banques françaises, dont les valeurs boursières ont été secouées cet été, n'auraient pas besoin de recapitalisation.

La semaine dernière c'était Moody's qui annonçait mettre surveiller étroitement la France, actuellement notée Aaa avec "persepective stable".

Dans un climat de haute tension sur les marchés, S&P prend tout de même ses précautions. Une porte-parole de l'agence de notation a ainsi précisé à l'AFP que "ces simulations ne reflètent pas les hypothèses de base de Standard & Poor's, qui sont celles intégrées dans les notes actuelles" et que la force "des tensions" économiques envisagées sont "improbables". 

Italie, Espagne et Portugal seraient dégradées de deux crans

Le cas d'autres pays européens a aussi été étudié. Dans tous les cas de figure, l'Allemagne conserverait son "AAA". Mais des pays comme l'Espagne, l'Italie, le Portugal verraient leur note degradée de deux crans. Pour l'Irlande, la baisse serait d'un cran.

Selon S&P, vingt des quarante-sept banques européennes étudiées verraient leur ratio de solvabilité tomber en dessous de 6%. Elles nécessiteraient une injection de fonds propres supplémentaires de 78 milliards d'euros dans le scénario le plus favorable (et de 91 milliards dans le cas le plus sombre). Pour l'ensemble de la zone euro, la facture pourrait atteindre 115 milliards d'euros.

L'effort serait essentiellement supporté par l'Espagne qui aurait besoin de 28 milliards d'euros en cas de récession simple. La Grèce viendrait ensuite avec 22 milliards d'euros à réinjecter, puis l'Italie (17 milliards) et le Portugal (9 milliards). Dans ces hypothèses extrêmes, S&P retient une décote de 60% sur la dette grecque, mais rien pour les autres dettes souveraines.