Gouvernement français : des budgets de communication dérangeants....

Par latribune.fr  |   |  392  mots
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Selon des informations de France Télévisions, un rapport de la Cour des comptes s'interroge sur les dépenses de communication passées par Matignon et d'autres ministères. Injustifiées et engagées sans appel d'offres, certaines prestations seraient trop souvent accordées à la même société.

France Télévisions a révélé mercredi sur son site Internet que certains ministères français ont des budgets de communication pour le moins opaques.. . D'après un rapport de la Cour des comptes transmis le 17 octobre dernier à la Commission des finances de l'Assemblée nationale sur les dépenses des ministères en matière de communication, Matignon et d'autres ministères s'affranchiraient de certaines procédures légales.

Ils contourneraient trop souvent le Code des marchés publics les contraignant à recourir aux appels d'offres pour leurs budgets de communication. "De manière générale, les relations entre les administrations publiques et les prestataires externes ne sont pas toujours conformes aux règles de la commande publique", souligne les magistrats de la Cour des comptes, cités par l'AFP.

Ils privilégieraient en outre régulièrement - trop régulièrement - Giacometti-Péron, cabinet de conseil en stratégie et communication cofondée par un proche de Nicolas Sarkozy, Pierre Giacometti. Ainsi, le cabinet du ministère de l'Immigration lui a passé commande "d'un marché de coaching en image pour le ministre" notifié le 12 novembre 2009 pour une durée de cinq mois et pour un montant de 105.248 euros. A l'expiration de ce marché, le cabinet l'a poursuivi "par simples bons de commande" aboutissant à "quatre paiements d'un montant total de 76.729,19 euros", explique la Cour.

Celle-ci fait aussi état de deux marchés passés avec le ministère de l'Intérieur, toujours avec la société Giacometti Péron en 2009 et 2010, dont un d'assistance et conseil à la mise en oeuvre de la communication (107.640 euros). Elle critique aussi les conditions dans lesquelles ont été passées avec la même société trois contrats pour le compte de François Fillon.

Sans compter que les dépenses engagées, aux yeux des magistrats de la Cour des Comptes, leur paraissent injustifiées. "Le financement sur deniers publics de sondages relatifs à l'image personnelle des ministres ou à des sujets éloignés de l'action du gouvernement prête à discussion", souligne aussi la Cour dans ce rapport. Comme par exemple, des études demandées par le ministère de la Justice "sur la manière dont les médias parlent de Rachida Dati" lorsqu'elle était garde des Sceaux, ou par celui de l'Ecologie sur l'image de Jean-Louis Borloo, alors au gouvernement.