Sarkozy revient à la charge sur la fraude sociale

Par latribune.fr, avec AFP (vidéo : LCP/Public Sénat)  |   |  689  mots
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Nicolas Sarkozy cherche à mettre ce thème au cœur des débats lors de la présidentielle. Pour ce faire, il a sorti l'artillerie lourde. L'essentiel des petites phrases et des grandes mesures annoncées lors de son discours à Bordeaux.

A l'occasion d'un déplacement à Bordeaux, Nicolas Sarkozy est passé à l'offensive mardi sur les fraudes sociales , notamment les abus sur les arrêts maladie, un domaine où le gouvernement a intensifié les efforts depuis 2007 et un thème de campagne prévisible pour la présidentielle de 2012. Le chef de l'Etat doit se rendre dès son arrivée à la Caisse d'allocations familiales de la Gironde, plus précisément au service de contrôle et de versement des prestations.

Le montant total de la fraude sociale pourrait atteindre 20 miliards d'euros pour le travail au noir, selon un rapport.

Comme prévu, Nicolas Sarkozy n'a pas mâché ses mots :

"Voler la Sécurité Sociale, c'est trahir la confiance de tous les Français"

"Voulons-nous d'un système qui ne serait qu'un guichet auquel chacun pourrait se servir comme bon lui semble ?"

"Le mot "devoir" n'est pas un gros mot, c'est la contrepartie des droits".

"On n'a pas de dignité quand on tend la main"

"La fraude, c'est la plus terrible et la plus insidieuse des trahisons de l'esprit de 1945. C'est la fraude qui mine les fondements même de (la) République sociale"

"Il n'y avait pas d'autre solution que de réformer la retraite"

"Trop longtemps, il fut de bon ton dans certains milieux de nier la fraude".

"Ceux qui dénonçaient la fraude étaient même condamnés par des beaux esprits qui voyaient là une sorte de redistribution militante".

Principales mesures annoncées :

- obligation de travailler sept heures par semaine poour bénéficier du RSA

- création d'un Haut-conseil au financement de la protection sociale, qui associera les partenaires sociaux et engagera le débat pulic sur ces questions au coeur de notre pacte social.

Dans la journée, il doit ensuite avoir une réunion à huis clos avec le comité départemental de lutte contre les fraudes (Codaf), organisme où des représentants des différentes caisses de Sécu et de fonctionnaires de diverses administrations sont chargés de la répression des fraudes aux prestations et du travail au noir.

Accompagné de plusieurs ministres, dont Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères et maire de Bordeaux, Xavier Bertrand, ministre du Travail et de la Santé et Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités, Nicolas Sarkozy prononcera un discours sur les fraudes sociales au "H14", un hangar aménagé sur les rives de la Gironde. Xavier Bertrand a préparé le terrain depuis plusieurs mois sur les fraude s sociale s en général (fraudes aux prestations, travail dissimulé) et ces derniers jours en ciblant les arrêts maladie abusifs.

Le gouvernement entend "dissuader la fraude", déclare mardi le ministre du Travail dans le quotidien gratuit Direct Matin. Une fraude de plus en plus coûteuse pour la Sécurité sociale en période de crise économique.

Le ministre précise que la fraude aux prestations représente "près de 4 milliards d'euros", alors que celle qui a été détectée ne s'élève qu'à 458 millions. "Ce n'est évidemment pas suffisant alors que l'on demande davantage d'efforts aux Français", a-t-il dit.

L'exécutif recherche aussi activement des économies budgétaires. Il doit aussi compenser l'abandon de son projet de calcul des indemnités journalières d'arrêts maladie, non plus sur 50% du salaire brut mais sur 60% du net.

Cette mesure, qui devait rapporter 200 millions, a été abandonnée devant l'opposition des parlementaires, dont un grand nombre de la majorité, qui ont estimé qu'elle allait frapper les salariés les plus faibles: de 30 à 40 euros par mois en moins pour un smicard.

Délais de carence

Parallèlement, François Fillon a estimé "raisonnable" d'instaurer une journée de carence pour les fonctionnaires en arrêt maladie. Quelques heures plus tard, Valérie Pécresse, François Sauvadet et Xavier Bertrand envoyaient un communiqué confirmait cette information, dévoilée quelques jours plus tôt par La Tribune.

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L'intégralité de l'intervention de Nicolas Sarkozy sur la fraude, avec PublicSenat