La motivation des salariés recule sensiblement, leurs absences augmentent

Par Fabien Piliu  |   |  391  mots
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Selon l'enquête annuelle "Santé en entreprise" réalisée par le groupe Malakoff Médéric, 37% des salariés interrogés s'estiment tout à fait engagés dans leur vie professionnelle. Ils étaient 42% en 2010.

Initiée en 2009, le nouveau millésime de l'enquête annuelle nationale "Santé en entreprise" réalisée par le groupe Malakoff Médéric n'est guère réjouissant. En effet, les conclusions de cette enquête sur les déterminants de la santé en entreprise et leur impact sur la présence et l'engagement des collaborateurs pour leur entreprise fait notamment état d'une baisse de l'engagement au travail entre 2010 et 2011.

En effet, avec 37% des salariés fortement engagés en 2011, l'indicateur d'engagement au travail diminue de 5 points par rapport à 2010. A la question : "je cherche systématiquement à améliorer ma façon de travailler", seuls 28% des salariés répondent tout à fait. Ils étaient 31% en 2010.

Le sentiment d'usure augmente

Cette moindre implication se traduit par un certain sentiment d'usure des salariés de plus en plus fort. Ils sont 20%, contre 17% en 2010, à déclarer qu'ils auraient bien envie de prendre un arrêt de maladie, même s'ils ne sont pas malades. "Cette baisse s'observe chez toutes les catégories des salariés et plus particulièrement chez les ouvriers. Elle révèle un sentiment potentiel d'usure des salariés. Face à un travail moins riche en termes de contenu et après deux années de réorganisations fortes opérées par les entreprises, les salariés semblent prendre plus de distance vis-à-vis de leur travail", observe l'enquête.

Autre enseignement, les absences de courte durée augmentent sensiblement. Ainsi, l'indicateur 3 de présence au travail s'érode de 4 points par rapport à 2010 et les absences de courte durée. Précisément, 45% des salariés ont eu une présence "forte" au travail en 2011, contre 49% en 2010. En outre, ils sont 23% - contre 18% en 2010 - à déclarer avoir "pris une ou deux journées non prévues".

Au regard de ces résultats, il est clair que les salariés attendent plus de leur entreprise, "d'abord sur le champ professionnel : perspectives d'évolution, accès à la formation, meilleure communication au sein de l'entreprise, organisation du travail... Mais aussi sur le champ personnel : conciliation entre vie personnelle et professionnelle, préservation de la santé, dépistage des maladies graves, suivi médical. Ces attentes démontrent la légitimité de l'entreprise comme nouveau territoire de santé", explique Guillaume Sarkozy, délégué général de Malakoff Médéric.