Polémique autour des propos de François Hollande sur la retraite

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  462  mots
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L'UMP a accusé ce mardi François Hollande d'avoir "menti" en revenant sur la proposition du PS de rétablir la retraite à 60 ans pour tous si la gauche arrivait au pouvoir en 2012.

La polémique enfle entre la majorité et le PS sur le thème des retraites. Le candidat socialiste à l'élection présidentielle a déclaré lundi sur RTL que les salariés ayant commencé leur vie professionnelle à 18 ans et cotisé 41,5 ans (soit 166 trimestres) pourraient partir à la retraite à 60 ans. "Ceux qui n'ont pas la durée de cotisation ne le pourront pas", a-t-il ajouté.

Le projet socialiste adopté au printemps dernier évoque un retour de l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans afin de contrer la réforme mise en place par l'actuel gouvernement, une mesure très coûteuse. Lors de la primaire socialiste, François Hollande avait été poussé sur ce thème par une autre candidate, Martine Aubry, qui lui avait fait ainsi déclarer, lors d'un débat télévisé : "oui, on rétablira l'âge légal si c'est ça la question".

Des inflexions que le ministre de l'Emploi, Xavier Bertrand, a relevées ce mardi lors des questions à l'Assemblée nationale, où il a accuséFrançois Hollande de mentir. "Nous avons compris que la campagne du candidat socialiste a commencé dans le mensonge", a-t-il déclaré. "Hier matin, même en cherchant à camoufler les choses, on l'a compris : M. Hollande a menti. Il n'y aura pas le retour à la retraite à 60 ans. Voilà la preuve du mensonge, qui vient de la bouche même du candidat socialiste", a-t-il ajouté.

Selon lui, le schéma présenté par François Hollande représentera "20 milliards d'euros qui manqueront pour les comptes de régime de retraite, tous régimes confondus, d'ici 2018". Le Premier ministre, François Fillon, avait évoqué lundi la somme de "8 milliards supplémentaires d'ici 2018". "Donc c'est juste impossible", avait-il déclaré.

L'entourage de François Hollande a confirmé que le candidat avait procédé à ses propres arbitrages. "Différentes options étaient représentées sur ce sujet pendant la primaire", a déclaré une de ses porte-parole, Najat Vallaud-Belkacem. "En remportant les suffrages, François Hollande a, de fait, fait prévaloir sa position."

La parlementaire Marisol Touraine, chargée des questions sociales dans l'équipe de François Hollande, a quant à elle rappelé la nécessité de revenir sur une réforme des retraites "injuste et non financée". "Nous devons ouvrir une négociation avec les syndicats pour une réforme durable, à l'automne 2012 devant aboutir en 2013", a-t-elle expliqué à Reuters. "Mais avant, il nous faut répondre à l'injustice la plus criante : ceux qui ont commencé à travailler jeunes, qui portent tout l'effort de la réforme", a-t-elle ajouté. L'élue socialiste évalue entre 1 et 2 milliards le coût de la mesure annoncée par François Hollande. "C'est vraiment une fourchette haute. Nous devons encore affiner les chiffrages", a-t-elle précisé.