Après Seafrance, le gouvernement vole au secours de Petroplus

Par latribune.fr avec agences  |   |  389  mots
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Décidément sur tous les fronts à quatre mois de la présidentielle, le gouvernement va proposer son appui, "sous des formes diverses", pour la sauvegarde de la raffinerie du groupe Petroplus menacée de fermeture à Petit-Couronne (Seine-Maritime), a déclaré jeudi le ministre de l'Industrie, Eric Besson.

Le Premier ministre François Fillon recevra ce jeudi à 11h00 le P-DG du groupe, Jean-Paul Vettier, aux côtés du ministre de l'Economie et des Finances, François Baroin, ont annoncé ses services.

"Le Premier ministre ce matin veut savoir et agir", a expliqué Eric Besson sur France 2.

"Quelle est la situation exacte? Le paradoxe est que nous ne le savons pas. Nous avons géré entre le 22 et le 29 décembre pour essayer de faciliter la médiation du crédit, mais nous ne savons pas quelle est la situation exacte de la société ce matin", a-t-il dit.

"Le Premier ministre va obtenir ces informations et ensuite, il va proposer l'aide, l'appui de l'Etat, sous des formes diverses, en fonction de la réponse du président de Petroplus", a précisé le ministre.

"Ce n'est pas nécessairement une aide financière, ça peut être un appui à la médiation du crédit, il y a différentes formules, je ne veux pas m'avancer", a ajouté Eric Besson.

Le candidat socialiste François Hollande, qui a entamé mardi en Gironde son marathon présidentiel, est attendu ce jeudi à Caen et pourrait se rendre sur le site de la raffinerie de Petit-Couronne, à l'arrêt depuis lundi et où les salariés menacent de mener des opérations "coup de poing".

Le ministre de l'Industrie, ex-membre du Parti socialiste, a jugé l'initiative opportune.

"Je ne trouve pas très adroit, et pour tout dire un peu irresponsable, de se rendre, si c'est bien son intention, ce matin à Petit-Couronne alors même que le P-DG va être reçu par le Premier ministre", a-t-il commenté. "Au mieux, c'est inutile, au pire c'est contre-productif".

La raffinerie de Petit-Couronne a été vendue en 2008 par le groupe Shell, que les syndicats jugent responsable de la situation actuelle.

Petroplus va mettre à l'arrêt trois de ses cinq raffineries de pétrole (en France, en Belgique et en Suisse), invoquant les conditions économiques, la disponibilité limitée du crédit, ainsi qu'un approvisionnement en pétrole insuffisant depuis que ses banquiers ont gelé un milliard de dollars de lignes de crédit.

Le raffineur suisse, qui cherche à restaurer ses capacités de crédit et à assurer la poursuite de ses activités, a fait savoir qu'il comptait poursuivre les discussions avec les banques.