Nicolas Sarkozy s'intéresse aux bas salaires

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  390  mots
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Le candidat-président Nicolas Sarkozy, intervenant sur France 2, propose de refondre totalement le mécanisme de la prime pour l'emploi en la remplaçant par une suppression des cotisations sociales salariales de Sécurité Sociale pour tous les salariés gagnant entre un et 1,2 Smic. Il veut également faire voter les rémunérations des dirigeants d'entreprise par l'assemblée générale des actionnaires .

L'emploi et le pouvoir d'achat ! Mercredi soir sur France 2, le candidat-président, toujours soucieux d'afficher sa proximité avec "le peuple", a consacré l'essentiel de son intervention aux deux  principales préoccupations des Français. Nicolas Sarkozy a sorti de sa besace plusieurs propositions nouvelles, toujours dans l'optique "de valoriser le travail". Il invite d'abord à revoir totalement le mécanisme de la prime pour l'emploi (PPE), instituée par Lionel Jospin, qui permet dans certain cas de cumuler un (petit) salaire avec une allocation complémentaire versée par l'Etat. Pour le candidat, ce sont seulement "450 euros qui sont versés une fois par an à 6 millions de français". Un système qu'il juge peu efficient et qu'il propose de remplacer par une exonération totale de cotisations de sécurité sociale salariales pour tous les salariés payés entre un et 1,2 Smic. Selon Nicolas Sarkozy, cela permettrait une progression du pouvoir d'achat de 1.000 euros par an. Et profiterait à 7 millions de Français. Pour financer cette novation, d'un coût de 4 milliards d'euros, ce sont non seulement les 2,5 milliards d'euros actuellement dédiés à la PPE qui seraient utilisés mais également 1,5 milliard provenant d'une augmentation de la fiscalité sur les dividendes versés.

Des heures de travail obligatoire pour les allocataires du RSA

Le candidat-président propose aussi de revoir le mécanisme du RSA : à l'avenir, désormais, toute personne percevant le RSA, sans formation et sans emploi, devrait obligatoirement effectuer 7 heures par semaine de travail "d'intérêt général", rémunérées au niveau du Smic horaire.

S'agissant des hauts salaires, constatant que les incitations à la modération ont échoué, Nicolas Sarkozy préconise qu'à l'avenir, les rémunérations des plus hauts dirigeants ne soient plus décidées en conseil d'administration mais votées par l'assemblée générale des actionnaires. Il propose également qu'un représentant des salariés soit obligatoirement présent dans les comités de rémunération . Par ailleurs, il veut "définitivement interdire" la pratique des retraites chapeaux pour les dirigeants ainsi que les parachutes dorés...

Pour développer l'apprentissage et donc l'emploi des jeunes, il souhaite que tous les élèves en troisième année de Bac pro soient systématiquement placés en apprentissage en entreprise. Une mesure qui concernerait jusqu'à 250.000 jeunes.