Sarkozy veut taxer les géants du Net : Google proteste... le PS aussi

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  499  mots
Copyright Reuters (Crédits : <small>Reuters / source Google, août 2012</small>)
Nicolas Sarkozy a annoncé dans un entretien au Point à paraître jeudi qu'il voulait imposer "les géants du net" en France, provoquant la protestation de Google, tandis que l'équipe de François Hollande a rappelé qu'il avait "enterré" une telle taxe au Parlement.

"Les géants du net devront, au-delà de leur contribution au financement de la création et des réseaux, acquitter un impôt représentatif de leurs activités dans notre pays", déclare le président-candidat au Point. "Il n'est pas admissible qu'ils réalisent un chiffre d'affaires de plusieurs milliards d'euros en France sans contribuer à l'impôt", lance-t-il. "Il y a au moins deux pistes sérieuses que je veux faire explorer concomitamment, au niveau français aussi bien qu'européen: une taxe sur la publicité en ligne et l'assujetissmeent à l'impôt sur les sociétés - quitte, dans ce dernier cas, à renégocier certaines de nos conventions fiscales", a-t-il ajouté. Ces déclarations interviennent alors que le président et cofondateur de Twitter, Jack Dorsey a rencontré mercredi Nicolas Sarkozy à l'Elysée ainsi que François Hollande et le candidat du MoDem François Bayrou, dans leurs QG.

Un porte-parole de Google France a répliqué par un communiqué dans lequel il juge que les politiques publiques devraient "encourager plutôt qu'entraver le potentiel de croissance" offert par internet. Il a invoqué une étude réalisée par le cabinet McKinsey en 2011, qui dit qu'"internet a contribué à hauteur de 3,2% (60 milliards d'euros) au PIB de la France en 2009 et pourrait atteindre 5,5% du PIB en 2015 et permettre la création de 450.000 emplois d'ici là".

La "taxe Google" enterrée

L'équipe de campagne du PS a rappelé pour sa part que la majorité présidentielle "avait enterré" la taxe Google "voilà un an alors qu'elle était débattue au Parlement". "Il y a deux Sarkozy: celui des paroles et celui des actes", a dénoncé dans un communiqué Fleur Pellerin, responsable de l'économie numérique pour François Hollande. Elle a aussi accusé Nicolas Sarkozy de ne jamais avoir "mis à l'agenda européen la question de la fiscalité sur internet". Elle a fustigé "tout le mal qu'il a fait aux start-ups, aux chercheurs, aux entrepreneurs et à l'innovation en remettant en cause le statut des jeunes entreprises innovantes". Pour elle, "il n'est pas normal que des entreprises qui ont une activité économique en France n'y paient pas leur impôts" mais assuré que "cela résulte des conventions européennes sur le numérique que Nicolas Sarkozy n'a jamais entrepris de renégocier".

En juin 2011, le Parlement avait renoncé à la taxe Google sur l'achat d'espace publicitaire en ligne, qui devait entrer en vigueur au 1er juillet 2011. Le but de cette taxe était de capter une partie des revenus de géants de l'internet établis fiscalement à l'étranger, mais le gouvernement s'y était opposé car elle aurait, selon lui, touché les PME françaises qui souhaitent s'engager sur internet, et non pas les grands acteurs de l'internet visés initialement.

M. Sarkozy a par ailleurs plaidé pour la poursuite des responsables de sites illégaux, comme "l'a fait le parquet américain avec l'arrestation du fondateur de Megaupload dans sa villa bunkerisée en Nouvelle-Zélande".