Un Rennais et un Strasbourgeois ont un pouvoir d'achat immobilier deux fois supérieur à celui d'un Parisien

Par Fabien Piliu  |   |  366  mots
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C'est le principal enseignement de l'étude dévoilée ce jeudi par Empruntis.com et MeilleursAgents.com. Si l'on prend le revenu moyen par ménage, les deux premiers premiers acquéreurs peuvent acheter 62 mètres carrés, contre 31 pour un Parisien.

Ah la Province ! Son calme, son cadre de vie, ses routes sans embouteillages et ses faibles prix du mètre carré. Si les trois premières caractéristiques tiennent évidemment du cliché que l'on aime entretenir à Paris - tentez d'aller d'Aix en Provence à Marseille en moins d'une heure le matin ! - la dernière n'est absolument pas une vue de l'esprit.

C'est ce qu'indique l'étude dévoilée ce jeudi par MeilleursAgents.com et Empruntis.com qui prend en compte le revenu moyen par ménage, et donc leurs capacités réelles de remboursement d'un prêt sur 20 ans avec le taux moyen de la région concernée. Ces données ont permis de déterminer la taille du logement qui peut être acheté par ces ménages. Celle-ci s'élève à 62 m² à Rennes et Strasbourg, 58 m² à Nantes, 55 m² à Lyon et Toulouse, 53 m² à Bordeaux, 51 m² à Marseille, 46 m² à Lille, 38 m² à Nice et seulement 31 m² à Paris.

Mécaniquement, si les prix baissent, la solvabilité des acquéreurs augmente

Quant à la situation du crédit immobilier, elle évolue relativement peu. Certes, les banques ont resserré leurs critères d'octroi et rechignent à prêter sans un apport minimum de 10 %. Mais, parallèlement, la baisse des obligations assimilables du Trésor (OAT), qui maintien des taux de crédit plutôt bas, et l'aide de la Banque centrale européenne  aux banques permettent de soutenir le marché, même si celui-ci donne des signes d'essoufflement, en lien avec la remontée du taux de chômage. « On prête moins cher, mais on prête toujours avec prudence », résume Maël Bernier, directrice de la Communication chez Empruntis.com.

L'étude simule également quels pourraient être l'impact d'une baisse des prix sur la solvabilité des acquéreur, alors que la suppression du Prêt à taux zéro bonifié (PTZ+) dans l'ancien a désolvabilisé 8 % des emprunteurs, à taux, prix et conditions équivalentes. Une baisse des prix anticipée ou déjà constatée sur certains marchés par les professionnels du secteur. Ainsi, si les prix baissent de 10%, 20 % des acquéreurs pourraient acheter. Plus d'un tiers des acquéreurs reviendraient sur le marché si les prix baissent de 20 %.